Qu’on ne se supporte pas entre voisins de banlieue, qu’on se la joue West-side story, qu’on en arrive aux mains, l’épisode d’après, c’est l’after : on rentre chez soi, on se change et on sort l’artillerie lourde, les RPG qui trépignent sous le lit et on en assassine un ou deux de la famille adverse. Pour le coup on est sûr que ça ne s’arrêtera plus. Les incidents majeurs, on l’a vu à Tripoli et Saïda, commencent souvent ainsi, avec une escarmouche, une provocation, une mesquinerie, une malveillance. Ça tourne à l’insulte, puis à la menace. À un moment, on se retrouve à court d’arguments, mais jamais à court de munitions. Épisode 2, on rentre chez soi, on se change et on astique les lance-roquettes. Ça fait des trous béants dans les murs, ça fait des morts sales, ça paralyse le commerce, appauvrit les gens, détruit les infrastructures. Peut-être, mais d’after en after, on a bien vécu quinze ans de guerre. Que cela ait duré si longtemps est bien le signe que certains ont fini par y prendre goût. Surtout faire durer, réduire le feu s’il le faut mais entretenir les braises.
Au Liban, il y a une autre tradition tenace, celle des étés pourris. Les expatriés le savent qui, chaque mois de juin, bien qu’ayant payé leurs billets d’avion à prix d’or et longtemps à l’avance, se demandent s’il est bien raisonnable de rentrer s’immerger dans la folie ambiante. La route de l’aéroport sera-t-elle coupée par des pneus brûlés ? Pourra-t-on circuler entre une ville et l’autre, se déplacer d’un quartier à l’autre sans risque d’être « bloqué » là où on n’aurait pas souhaité l’être ? Il y a tant d’oisifs, chômeurs ou étudiants sans études qui vont armés pour tuer quelque chose, à commencer par l’ennui et le temps. Mais après tout, ceux qui vont au Japon ne se demandent pas s’il y aura un tsunami. Ceux qui voyagent à San Francisco ne pensent même pas au « Big one » qui pourtant menace. À défaut de phénomènes naturels, le Liban souffre de phénomènes humains. Quand ce ne sont pas ses voisins qui ouvrent les festivités, il organise tout seul ses réjouissances. Quant aux afters... Bienvenue au pays qui ne s’arrête jamais.
C'est vrai.. LA théorie de l'After colle parfaitement, car les solution aux pays des merveilles ne sont jamais définitives ou radicales pour x raisons (à développer un jour!) dans un Liban qui souffre de +ieures maladies chroniques, mentales et parfois mnémoniques! Et TOUT-LE-MONDE, à commencer par ceux qui veulent s'attribuer d'une quelconque manière la qualité "voyeurs malgré eux" ou encore des "des intéressés à la culture et non à la violence", en sont HAUTEMENT responsables aussi. Quand le corps est malade, les autres organes n'en sont jamais dissociés, même s'ils le désirent.
13 h 24, le 27 juin 2013