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À La Une - Liban

Le sort d'Assir toujours inconnu, au lendemain de la chute de son QG

Siniora appelle l'armée à traiter toutes les parties sous les mêmes critères.

L'ancien "quartier général" du cheikh islamiste Ahmad el-Assir à Abra, dans la banlieue de Saïda, était transformé mardi en "zone militaire". AFP PHOTO/MAHMOUD ZAYYAT

Au lendemain des violents combats à l'issue desquels l’armée libanaise a pris le contrôle du "quartier général" d’Ahmad el-Assir à Abra, une banlieue de Saïda (Liban-Sud), de nombreuses questions sont toujours sans réponse, à commencer par ce qu'il est advenu du cheikh islamiste.

 

Aucune information officielle sur le sort du cheikh Assir n’était en effet disponible mardi. Plusieurs hypothèses ont cependant circulé dans les médias, certaines faisant état de sa fuite en Syrie où il aurait rejoint les rangs de l’Armée syrienne libre (ASL), alors que d’autres évoquaient sa fuite vers Tripoli, un bastion sunnite au Liban-Nord.

Lundi soir, une source militaire officieuse a indiqué qu’un contact téléphonique à partir du téléphone d’Assir avait été intercepté dans la région même de Saïda. L’homme aurait-il dès lors pu rejoindre l’un des sanctuaires que Fateh el-Islam et Jund el-Cham maintiennent à l’intérieur du camp palestinien de Aïn el-Héloué?

 

"L'armée libanaise, ainsi que tous les autres services de sécurité, sont à la recherche d'el-Assir et de 123 de ses partisans contre lesquels des mandats d'arrêt ont été délivrés par le tribunal militaire", a expliqué à l'AFP un haut gradé de l'armée.

 

(Pour mémoire : Ils habitent à Saïda, ils témoignent)

 

Sur le terrain, l'ancienne place forte du cheikh Assir à Abra a été transformée mardi en "zone militaire" par l’armée libanaise. La troupe procédait au démantèlement ou à la détonation de nombreuses charges explosives laissées sur place par les partisans du religieux salafiste après des affrontements à la mitrailleuse, à la roquette et par moments au mortier, qui ont fait au moins 17 morts et plus de 70 blessés dans les rangs de l’armée, selon le ministre démissionnaire de l'Intérieur, Marwan Charbel. Une large opération de ratissage avait aussi lieu.

 

En fin d'après-midi, des tirs, très vite maîtrisés, ont été signalés dans l'ancien QG du cheikh salafiste. L'armée, placée en état d'alerte maximale, a riposté aux sources de feu et interdit aux gens ainsi qu'aux journalistes de s'approcher du secteur.

 

La région avait été complètement désertée par ses habitants depuis dimanche lorsque les combats avaient éclaté. L’armée empêche toujours les résidents de rentrer chez eux pour des raisons de sécurité.

 

Alors que le gouvernement a annoncé une journée de deuil national mardi pour ses soldats tués, le bilan des morts du côté des insurgés restait incertain. "Nous avons découvert dans le quartier les corps de beaucoup d'hommes armés et nous avons aussi procédé à de nombreuses arrestations", a affirmé un officier sur place. Une source proche du cheikh a évoqué de son côtéau moins cinq morts et 10 blessés parmi ses partisans.
Une source hospitalière a pour sa part fait état d'une centaine de blessés parmi les civils.

 

 

Conséquences positives

Parallèlement, l'opération militaire a été saluée par de nombreux responsables politiques. Le chef de l’État Michel Sleiman a souligné mardi "le large soutien politique" accordé à l’armée régulière dans ses efforts pour rétablir la sécurité au Liban. "Nous rendons hommage aux martyrs de l’armée et présentons nos condoléances à leurs familles, au commandant en chef et aux Libanais", a affirmé M. Sleiman dans un communiqué lu par le directeur général de la présidence, Antoine Choucair.

Le président a insisté sur la confiance qu'il place dans l'institution militaire. "Un large soutien politique a été accordé à l’armée chaque fois qu'elle a été la cible d’attaques", a martelé M. Sleiman.

 

Marwan Charbel a, pour sa part, affirmé que l’offensive de l’armée libanaise avait eu des conséquences positives sur tout le territoire libanais. "Le calme est revenu sur tout le territoire. Même à Tripoli et j’espère que cette situation durera longtemps", a déclaré M. Charbel lors d’une conférence de presse à Saïda. "J’appelle les services de sécurité et les responsables politiques à déployer des efforts pour maintenir le calme au Liban. J’espère que les affrontements de Saïda seront les derniers incidents du genre au Liban, a-t-il ajouté. Celui qui veut porter atteinte à la sécurité en assumera l'entière responsabilité". Il a ajouté que "parmi les personnes arrêtées figurent des suspects de plusieurs nationalités, dont un Soudanais".

 

Le chef du Courant patriotique libre (CPL), le général Michel Aoun, a de son côté estimé que bien que "très douloureux", l'incident de Abra a remonté le moral de la troupe et lui a redonné confiance, espérant qu'elle aura dorénavant la réponse adéquate à tout incident sécuritaire.

Selon le chef du CPL, l'armée a été victime d'une embuscade préméditée à Saïda, qualifiant d'"amers" les combats qui ont lieu dans les rues. 

"Le peuple libanais a le droit de savoir ce qui s'est rééllement passé à Saïda et il revient à la justice de dévoiler la vérité", a déclaré M. Aoun à l'issue de la réunion hebdomadaire de son Bloc parlementaire à Rabieh, exigeant une enquête "de très haut niveau". Et de noter : "Jusqu'à ce jour, nous n'avons aucune information sur la bataille de Nahr el-Bared (qui a opposé, en 2007, la troupe au groupuscule terroriste Fateh el-Islam dans ce camp de réfugiés palestiniens, ndlr) et les détenus sont très bien reçus dans la prison de Roumieh", a martelé M. Aoun.

 

Le commandant en chef de l’armée, le général Jean Kahwagi, s’est rendu sur le lieu des combats, mais loin des caméras.

 

 

(Lire aussi : L’ONU et les cinq grands déplorent « le défi lancé à l’État »)

 

La presse libanaise s’interrogeait quant à elle dans son ensemble sur la période post-Assir, certains journaux appelant à la fin des espaces militaires sécurisés contrôlés par le Hezbollah.

 

Le bloc parlementaire du Futur a dans ce contexte appelé à la mise en place d'un plan de sécurité global dans la grande ville du Liban-Sud et ses environs en vertu duquel le port d'armes sera interdit pour toutes les parties. Le communiqué publié à l'issue de la réunion hebdomadaire du bloc qui a eu lieu exceptionnellement à la résidence de la députée de Saïda, Bahia Hariri, a insisté de ce fait sur la nécessité de fermer les appartements et démanteler les postes sécuritaires appartenant au Hezbollah et ses alliés dans la région. 

 

Quelques minutes plus tôt, l'ancien Premier ministre, Fouad Siniora, a également appelé l'armée libanaise à traiter toutes les parties sous les mêmes critères. "Il n'est pas permis d'en finir avec le groupe d'el-Assir et de garder sous silence les violations de la loi par d'autres parties, à travers les appartements sécuritaires", a déclaré M. Siniora.

 

Ahmad el-Assir avait promis une escalade de violence si les appartements de Abra, habités selon lui par des membres du Hezbollah, n’étaient pas évacués.

 

Les combats avaient éclaté dimanche, lorsque les partisans du cheikh salafiste ont attaqué un barrage de l’armée à Abra, faisant quatre morts, avant de se retrancher dans leur QG, la mosquée et les immeubles environnants, transformés en bastions. L’armée, elle, avait promis d’"en finir" avec le cheikh islamiste "jusqu’au retour de la sécurité" à Saïda.

 

(Portrait : Ahmad el-Assir, l'imam radical devenu l'ennemi de l'armée libanaise)

 

Les combats à Saïda ont fait craindre un dérapage général dans le pays. À Tripoli, des dizaines d’hommes armés sont apparus dans les rues lundi, ont tiré en l’air et mis le feu à un poste militaire dans le secteur sunnite de Bab el-Tebbaneh. Mais la grande explosion n’a pas eu lieu. Aujourd'hui, le calme prévalait à Tripoli.

À Beyrouth, des éléments en cagoule ont fait leur apparition lundi dans les rues de Tarik Jdidé, forçant les commerçants à fermer boutique et les automobilistes à éviter le secteur. Mais là aussi, les manifestations n’ont pas dégénéré, et les routes ont été rouvertes dès l’apparition de l’armée.

Des routes ont également été coupées lundi avec des pneus enflammés dans certains quartiers chrétiens, comme à Sin el-Fil, en signe d’appui "polluant" à l’armée.

 

 

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Au lendemain des violents combats à l'issue desquels l’armée libanaise a pris le contrôle du "quartier général" d’Ahmad el-Assir à Abra, une banlieue de Saïda (Liban-Sud), de nombreuses questions sont toujours sans réponse, à commencer par ce qu'il est advenu du cheikh islamiste.
 
Aucune information officielle sur le sort du cheikh Assir n’était en effet disponible mardi....

commentaires (5)

LA CHUTE DE SON " Q...G... " ? POURQUOI ? EST-CE QU'IL AVAIT UNE ARMÉE AVEC DES STRATÈGES ET DES GÉNÉRAUX ? L'EXAGÉRATION ENVENIME LES ESPRITS SANS SERVIR LES CAUSES !

SAKR LOUBNAN

13 h 48, le 26 juin 2013

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Commentaires (5)

  • LA CHUTE DE SON " Q...G... " ? POURQUOI ? EST-CE QU'IL AVAIT UNE ARMÉE AVEC DES STRATÈGES ET DES GÉNÉRAUX ? L'EXAGÉRATION ENVENIME LES ESPRITS SANS SERVIR LES CAUSES !

    SAKR LOUBNAN

    13 h 48, le 26 juin 2013

  • Bientôt celui de H.N.1er sera inconnu lui aussi.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    13 h 23, le 26 juin 2013

  • C'est bête pour lui que Qoussayr soit tombée et aujourd'hui talkalekh, il va falloir maintenant qu'il fasse une trotte en trottinette (ils aiment ça, parole de cheikh omar qui a échappé à 50 barrages usiens à Kaboul avec son 100 cc maxi silencieux ), pour arriver aux alentours charia-isés d'Alep. Il va falloir qu'il se dépêche un coup... parait que l'armée Syrienne veut lancer un assaut sur ces endroits-là aussi et sans demander la permission au turques et aux américains.

    Ali Farhat

    02 h 06, le 26 juin 2013

  • C'est que le clown est non seulement bête , mais il est mechant avec notre armee nationale ! je le retrograde de clown national a wazwaz de quartier , et son lieutenant de the voice a moineau, comment pouvaient ils ( les salafowahaboetc.. ) s'imaginer qu'ils pouvaient enflammer le Liban , en fait de Liban, Saida a ete sauvee par les sunnites patriotes , moderes contre la barbarie cannibaliere et vampire des assoifes de sang libanais, Tripoli est calme aujourd'hui, parce qu'a Tripoli il existe aussi des sunnites intelligents et moderes qui ont compris que les morts et destructions se feront IN HOUSE , avant tout et en fin de tout.

    Jaber Kamel

    19 h 06, le 25 juin 2013

  • La paix au sud un bon pas pour le calme espérons qu'elle durera . Antoine Sabbagha

    Sabbagha Antoine

    16 h 02, le 25 juin 2013

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