Pourquoi aujourd’hui ? Pour la simple raison que le pays du Cèdre, comme tous les pays arabes de la région, traverse une crise profondément identitaire, touchant autant à la relation entre les diverses communautés qu’aux perspectives d’avenir en termes de prééminence politique et sociale.
Pour être plus clair, la rupture sunnito-chiite, prolongement des divisions qui ensanglantent la Syrie et l’Irak et qui se manifestent dans plus d’un pays musulman, se confirme chaque jour un peu plus au Liban et augure de jours difficiles à venir, nonobstant les déclarations rassurantes des uns et les dénégations des autres.
Alors que la présence chrétienne dans les pays arabes environnants a peu d’impact sur le cours des événements et paye lourdement le prix de l’antagonisme sunnito-alaouite en Syrie et chiito-sunnite en Irak, au Liban cette présence est fondamentale, institutionnelle et peut jouer, avec l’assentiment de tous, un rôle d’amortisseur, de conciliateur, du fait même des fonctions et des missions qui lui sont dévolues, qu’il s’agisse, principalement, de la première magistrature de l’État ou du commandement de l’armée.
Sans oublier, bien sûr, l’impact de cette présence aux niveaux parlementaire et sociétal, source logique de débats démocratiques et d’une diversité gratifiante censée gommer, ou à tout le moins réduire, les antagonismes et les dérives intégristes.
Un tableau idyllique mis à mal par les réalités partisanes, celles qui déchirent la composante chrétienne, plus précisément maronite, de la mosaïque libanaise. Au lieu d’un bloc compact qui aurait pu peser sur les décisions, aider au déblocage de situations inextricables et conforter le rôle central, rassembleur, de la présidence de la République, on se retrouve confronté à des rivalités de clans, à des luttes intestines motivées essentiellement par des raisons électoralistes.
« Maronites chiites », « maronites sunnites », voilà les clichés qui en résultent, une injure faite à une communauté fondatrice du Liban impliquée dans des conflits, internes et externes, qui ne la concernent nullement, ralliée à des agendas qui sont supposés lui être totalement étrangers.
Et dans le prolongement de ces aberrations, on assiste déjà à la politique du « dégage pour que je te remplace », une course démente à la fonction suprême alors que les institutions officielles se délitent l’une après l’autre, exécutées par ceux-là mêmes qui s’en disent les grands protecteurs.
Triste constat, alors que la voix présidentielle est prévue pour prévaloir sur toutes les autres voix... en toute « consensualité », bien triste constat alors que la déclaration de Baabda constitue la planche de salut, celle qui pourrait permettre à toutes les parties, surtout celles empêtrées dans la crise syrienne, de sortir du guêpier dans lequel elles se sont engouffrées.
Mais y a-t-il encore quelqu’un pour emprunter la voie de la raison ?
Il est triste de voir que même au sein des Chrétiens nous continuons a parler en terme de rite. Les partis Chrétiens sont tous un mélange de Catholique latin, maronites, syriaque, orthodoxe, Arméniens, etc... Le temps des rites est révolus. Chacune de ses communautés ont vu sacrifié leur jeunesse, leurs enfants, leur sang pour que vivent le Liban. S'il y en a toujours un c'est grâce a eux et rien qu'a eux. Alors pourquoi chez nous les Chrétiens ne décidons as de proposer un amendement de la loi et de la constitution, ou, au sein de la communauté Chrétienne il n'y a plus de Maronites, orthodoxes, Catholiques, Syriaques, etc... Nous aurons donne l’exemple aux musulmans et nous aurons pavé la voie a une laïcisation de la politique. Plus de Président seulement Maronites, plus de partage du gâteau au sein des partis Chrétiens, au parlement, au gouvernement, etc... Mais seulement "The right man at the right place". Le seul parti chez qui cela a été appliqué ce fut le parti Kataeb. Il est temps que tous suivent. La question qui se pose est est ce que le peuple lui est prêt? Quid des Maronites?
09 h 29, le 21 juin 2013