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À La Une - Etats-unis

Snowden, source des fuites sur la surveillance d'internet par Washington, sort de l'ombre

Le jeune homme s’est réfugié à Hong Kong.

La source à l'origine des fuites sur le programme secret américain de surveillance électronique est un jeune Américain de 29 ans, Edward Snowden, consultant à l'Agence de sécurité nationale (NSA), qui explique avoir agi pour l'intérêt du public au nom de la protection de la vie privée. AFP/THE GUARDIAN

Un employé d'un sous-traitant de l'Agence de sécurité nationale (NSA), Edward Snowden, a révélé dimanche depuis Hong Hong où il s'est réfugié être à l'origine des fuites sur le programme américain de surveillance des communications.

"Je n'ai aucune intention de me cacher parce que je sais que je n'ai rien fait de mal", a déclaré le spécialiste informatique de 29 ans dans un entretien publié par le quotidien britannique The Guardian, à l'origine avec le Washington Post des révélations sur ce programme de renseignement américain. L'ancien employé de la CIA, réfugié depuis le 20 mai à Hong Kong, reconnaît: "Je ne pense pas pouvoir revenir chez moi". Le quotidien britannique publie également sur son site un entretien vidéo auquel Edward Snowden a pris part à visage découvert.

 

"Je ne veux pas vivre dans une société qui fait ce genre de choses (...) dans un monde où tout ce que je fais et dis est enregistré", a expliqué Edward Snowden au Guardian. Il a expliqué avoir décidé de révéler ces programmes à la presse après avoir conclu qu'ils constituaient "des abus" du public commis au nom de la sécurité et avoir aussi attendu l'élection de Barack Obama en 2008 avant de passer à l'acte, dans l'espoir qu'il tiendrait ses promesses de mieux protéger le public contre ces pratiques. Mais "il (M. Obama) a continué les politiques de ses prédécesseurs", a déploré Edward Snowden.

 

Il y a trois semaines, il a quitté sa compagne alors qu'il menait une vie très confortable à Hawaï avec un salaire annuel de 200.000 dollars, pour se rendre à Hong Kong avant la révélation de ces informations par le Guardian. "Je suis prêt à sacrifier tout cela parce que je ne peux, en mon âme et conscience, laisser le gouvernement américain détruire la vie privée, la liberté d'internet et les libertés essentielles pour les gens tout autour du monde avec ce système énorme de surveillance qu'il est en train de bâtir secrètement", explique-t-il .

 

Pete King, président de la commission du contre-terrorisme et du renseignement de la Chambre des représentants, a appelé, dimanche dans un communiqué, à l'extradition de M. Snowden vers les Etats-Unis, estimant qu'il devait être poursuivi "avec la plus grande force du droit".

 

Ex-technicien à la CIA, Snowden travaillait depuis quatre ans à la NSA -dont il a révélé des documents confidentiels- en tant qu'employé de divers sous-traitants, dont Dell ou Booz Allen Hamilton, son dernier employeur. "Mon unique objectif est d'informer les gens de ce qui est fait en leur nom et de ce qui est fait contre eux", assure-t-il au Guardian.

La révélation de son identité est survenue peu de temps après la diffusion d'extraits d'un entretien accordé à ABC News par le directeur du renseignement américain, James Clapper. Dénonçant à nouveau les "ravages" causés par les révélations du Guardian et du Washington Post, James Clapper avait annoncé qu'une enquête avait été ouverte pour découvrir l'origine de ces fuites.

 

La semaine dernière, le Washington Post et le quotidien britannique The Guardian ont fait la lumière successivement sur deux programmes secrets de l'Agence nationale de sécurité (NSA). L'un concerne la récolte depuis 2006 des données d'appels téléphoniques aux Etats-Unis par l'opérateur Verizon, et vraisemblablement d'autres opérateurs. L'autre programme, appelé PRISM, vise à intercepter les communications d'internautes étrangers, se situant hors des Etats-Unis, sur neuf grands réseaux sociaux comme Facebook.

"J'espère que nous serons à même de retrouver qui a fait cela, parce que cela cause de grands dommages à la sécurité de notre pays", avait déclaré M. Clapper sur ABC News.

Samedi, il avait déclassifié un certain nombre d'éléments sur ces programmes de surveillance des communications, défendant déjà vigoureusement leur légalité et leur utilité dans la lutte antiterroriste et dénonçant les "révélations irresponsables" parues dans la presse.

 

Interrogé dimanche matin sur ABC, le journaliste du Guardian Glenn Greenwald a, quant à lui, dénoncé une volonté d'"intimider les journalistes et leurs sources". "Chaque fois (...) que quelqu'un dévoile les méfaits du gouvernement, la tactique consiste à le diaboliser et le présenter comme un traître", a ajouté le journaliste.

"Je n'ai aucune idée de ce que sera mon avenir", déclare de son côté Edward Snowden au Guardian, disant espérer que Hong Kong ne l'extrade pas vers les Etats-Unis et envisager de demander l'asile à l'Islande, réputée pour soutenir "ceux qui défendent la liberté sur internet".

 

Très sévère dans sa lutte contre les fuites d'informations confidentielles, l'administration Obama avait dû se défendre à la mi-mai après la révélation de la saisie sans précédent de relevés téléphoniques de l'agence de presse américaine AP, qui avait suscité l'ire des défenseurs de la liberté de la presse. Elle s'était auparavant déjà montrée très agressive dans sa traque des fuites. Lundi s'est ouvert le procès en cour martiale du soldat Bradley Manning, qui encourt la réclusion à perpétuité pour avoir fourni des dizaines de milliers de documents secrets au site WikiLeaks.

 

 

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Un employé d'un sous-traitant de l'Agence de sécurité nationale (NSA), Edward Snowden, a révélé dimanche depuis Hong Hong où il s'est réfugié être à l'origine des fuites sur le programme américain de surveillance des communications.
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commentaires (3)

Snowden ou le courage personnifié! comme quoi, suivant le juste principe extrême oriental du yin et du yang, il y a toujours un point blanc dans un ensemble noir... noir de toutes les injustices à commencer par les premières colonisations des terres et l'extermination de ses habitants, de l'extorsion des richesses naturelles et intellectuelles des autres peuples de la planète.. les injustices transformées en méthode et en moyen pour garantir la suprématie cynique et la domination du prochain. Il y a donc de l'espoir, Tant qu'il aura des artistes et des philosophes et des gens consciencieux comme Snowden dans une société!!

Ali Farhat

12 h 01, le 10 juin 2013

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Commentaires (3)

  • Snowden ou le courage personnifié! comme quoi, suivant le juste principe extrême oriental du yin et du yang, il y a toujours un point blanc dans un ensemble noir... noir de toutes les injustices à commencer par les premières colonisations des terres et l'extermination de ses habitants, de l'extorsion des richesses naturelles et intellectuelles des autres peuples de la planète.. les injustices transformées en méthode et en moyen pour garantir la suprématie cynique et la domination du prochain. Il y a donc de l'espoir, Tant qu'il aura des artistes et des philosophes et des gens consciencieux comme Snowden dans une société!!

    Ali Farhat

    12 h 01, le 10 juin 2013

  • Un héros américain que les yanky détestent chez eux mais adorent chez les autres.

    Jaber Kamel

    10 h 26, le 10 juin 2013

  • Que Vive Snowden!

    Claude

    10 h 07, le 10 juin 2013

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