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Tunisie : un jeune emprisonné pour caricatures de Mahomet demande la grâce du président

Un jeune Tunisien condamné à sept ans de prison pour avoir publié des caricatures du prophète Mahomet a sollicité la grâce auprès du président Moncef Marzouki, renonçant au pourvoi en cassation de son jugement, selon son avocat et sa famille.

 

Jabbeur Mejri "a préféré arrêter la procédure judiciaire espérant bénéficier au plus tôt d'une mesure de grâce présidentielle", a indiqué samedi à l'AFP son principal avocat Ahmed Mselmi.

"Le pourvoi en cassation a été annulé à son initiative personnelle, Jabbeur ayant fait parvenir une demande en ce sens à la cour par la voie de l'administration pénitentiaire", a expliqué l'avocat.

L'avocat qui n'avait été informé au préalable de la demande de son client a estimé que celui-ci avait "raté sa chance", expliquant que la Cour de cassation n'avait pas de raison de statuer le 25 avril comme il avait été initialement prévu.

La soeur du détenu, Inès, a confirmé que son frère l'avait informé lors d'une visite à la prison de sa volonté de solliciter la grâce présidentielle

"Il veut être gracié, il supporte très mal sa condition de détenu et nous a dit regretter son geste (nldr: la publication des caricatures)", a-t-elle raconté à l'AFP.

 

Jabbeur Mejri, 28 ans, écroué à la prison de Mahdia (centre-est), a été condamné à 7 ans et demi comme son co-accusé, Ghazi Béji, qui a fui, quant à lui, à l'étranger avant sa condamnation par contumace.

 

Les deux hommes ont été jugés pour avoir "diffusé des écrits susceptibles de troubler l'ordre public", pour "offense à autrui via les réseaux publics de communication" et pour "outrage aux bonnes moeurs".

 

Le tribunal de Mahdia avait estimé en mars 2012 que représenter le "saint Prophète, d'une manière dégradante et méprisante le montrant dans des postures à connotation sexuelle" était de "nature à offenser les sentiments d'autrui et la diffusion a pour conséquence de troubler l'ordre public". Sa décision a été confirmée en appel en juin.

Un "comité de soutien de Jabbeur et Ghazi" a aussi demandé la grâce présidentielle.

"Le poids de 7 ans et demi est si lourd à porter dans l'incompréhension et l'injustice", écrit-t-il notamment dans un communiqué reçu à l'AFP.

 

Le procès de deux jeunes avait fait grand bruit, l'opposition laïque et les défenseurs des droits de l'Homme considérant qu'ils ont été condamnés pour un "délit d'opinion".

 

Les détracteurs du parti islamiste Ennahda, qui dirige le gouvernement, l'accusent d'orchestrer une islamisation de la société et de vouloir limiter la liberté d'expression au nom du sacré.

Un jeune Tunisien condamné à sept ans de prison pour avoir publié des caricatures du prophète Mahomet a sollicité la grâce auprès du président Moncef Marzouki, renonçant au pourvoi en cassation de son jugement, selon son avocat et sa famille.
 
Jabbeur Mejri "a préféré arrêter la procédure judiciaire espérant bénéficier au plus tôt d'une mesure de grâce présidentielle", a...