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À La Une - Irak

176 morts en 3 jours... et Maliki craint un conflit confessionnel

La famille d’un soldat tué lors des heurts en pleurs lors de ses funérailles. Wissm al-Okili /Reuters

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki a mis en garde hier contre les tentatives de raviver « la guerre civile confessionnelle » dans le pays, touché par une vague de violences ayant fait au moins 176 morts en trois jours. Dans des propos diffusés par la télévision publique, M. Maliki a appelé les hommes de religion, les journalistes et tous ceux qui s’inquiètent de l’avenir du pays « à prendre l’initiative et à ne pas rester silencieux face à ceux qui veulent ramener le pays à la guerre civile confessionnelle ».


L’Irak avait connu une flambée de violences confessionnelles en 2006-2007, qui avaient fait des milliers de morts, après l’attaque d’un lieu saint chiite en 2006 à Samarra. La nouvelle vague meurtrière a débuté mardi après un assaut des forces de sécurité contre un rassemblement antigouvernemental près de Houweijah. Cinquante-trois personnes sont mortes dans les affrontements qui se sont ensuivis. Des attaques de représailles et des heurts se sont depuis succédé à travers le pays. Au total, 176 personnes sont mortes et 282 ont été blessées en trois jours, dont une grande partie dans ces violences.


Il s’agit des troubles les plus meurtriers liés aux manifestations anti-Maliki lancées fin décembre dans les régions à majorité sunnite de ce pays à majorité chiite. Les protestataires sunnites réclament le départ du Premier ministre, un chiite accusé d’accaparer le pouvoir et de marginaliser les sunnites.


Hier, l’armée a déployé des renforts autour de la ville de Souleimane Bek, tombée la veille aux mains d’hommes armés, et leur a donné 48 heures pour quitter les lieux, ont affirmé des haut gradés. Des combattants non identifiés ont pris le contrôle de cette ville de la province de Salaheddine mercredi après des combats meurtriers contre les forces de sécurité, qui s’en sont retirées. « Nous avons effectué un retrait tactique afin de totalement vider le secteur après que les habitants en sont partis », a affirmé un officier supérieur. « Nous allons nettoyer la zone secteur par secteur et nous n’autoriserons aucune atteinte à la sécurité des citoyens ». Le général Ali Ghaidan Majid a indiqué en début de soirée que les hommes armés s’étaient vu donner un ultimatum de 48 heures pour quitter la ville, au-delà duquel les forces de sécurité passeront à l’offensive. Chalal Abou Baban, un responsable administratif du secteur, a de son côté affirmé que la ville était toujours sous le contrôle des hommes armés et que l’armée déployait des renforts aux alentours.


Un général de l’armée a affirmé par ailleurs que l’intervention contre les manifestants près de Houweijah, à l’origine de la vague de violences, visait « l’Armée des Naqchbandis », un groupe sunnite comptant dans ses rangs d’anciens officiers de l’armée de Saddam Hussein et qui serait lié au numéro deux du régime en fuite, Izzat el-Douri. Deux des meneurs de la protestation à Houweijah ont affirmé qu’ils allaient former une nouvelle unité de l’Armée des Naqchbandis pour se venger après l’assaut meurtrier de mardi. « Nous, le Soulèvement du peuple libre d’Irak, avons annoncé notre loyauté complète à (l’Armée des Naqchbandis), pour devenir une branche armée travaillant à nettoyer l’Irak des milices safavides », a ainsi déclaré le porte-parole des contestataires, Hamed el-Joubouri, utilisant un terme péjoratif désignant les chiites. « Nous allons nous venger pour le massacre de Houweijah », a-t-il ajouté. « Après qu’ils ont brûlé nos tentes et attaqué notre sit-in, nous avons décidé de rejoindre (l’Armée des Naqchbandis) en tant que branche armée », a confirmé l’organisateur du mouvement, Abdelmalek al-Joubouri.


Hier, les violences ont fait de nouvelles victimes, deux miliciens anti el-Qaëda et deux policiers ont été tués dans des attaques à Falloujah, à l’ouest de Bagdad, de même que deux soldats dans l’explosion d’une bombe au sud de la capitale, d’après des sources médicale et policière. Dans le même temps, quinze policiers et 31 activistes sunnites au moins ont été tués lors d’affrontements à Mossoul.

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