Rechercher
Rechercher

Liban - Événement

La profession de libraire, sous son plus beau jour

Grande exposition-vente de livres, revues et CD relevant du domaine religieux, à la crypte de l’USJ. Objectif : rapprocher la culture religieuse de son public.

Cosignature du « Temps de la reconnaissance » par Sélim Abou s.j., recteur émérite de l’USJ, et Marisa Micoulis. Photos Michel Sayegh

Une importante exposition-vente de livres, revues, CD et DVD relevant du domaine religieux s’est ouverte hier, à 18 heures, à la crypte de l’église Saint-Joseph des pères jésuites, à Achrafieh, et se prolongera jusqu’à dimanche. L’exposition a été rendue possible grâce à l’action conjointe de la Procure de Paris, de la Librairie orientale et de l’Université Saint-Joseph, représentée par la faculté des sciences religieuses et les Presses de l’USJ, dirigées par le P. Sélim Abou, recteur émérite de l’USJ. Elle est coordonnée par Maroun Nehmé, PDG de la Librairie orientale. L’exposition se poursuivra jusqu’au dimanche 14 avril. Les horaires d’ouverture seront de 15 heures à 21 heures, demain vendredi et samedi, et de 10 heures à 18 heures, dimanche. Deux signatures d’ouvrages marqueront l’événement : d’abord, celle du P. Sélim Abou s.j. qui a signé hier son dernier ouvrage en date, Les Mbyas Guaranis, Le Temps de la Reconnaissance, écrit avec Marisa Micoulis. Par ailleurs, Antoine Messarra, membre du Conseil constitutionnel et professeur aux universités, signera son ouvrage Figures du dialogue, problématique, grands pionniers et perspectives comparées, samedi 13 avril à 18 heures.


L’exposition-vente à la crypte de l’USJ est bien plus qu’un événement commercial. C’est une initiative audacieuse et citoyenne. Presque un apostolat, vu ses aléas financiers. Sa conception relève d’un souci réel de rapprocher la culture religieuse de l’élite, dans le souci premier d’un approfondissement de l’identité religieuse de chacun, par le biais d’une sélection de titres classés thématiquement, et ainsi rendus plus identifiables et plus désirables. Motiver l’achat d’un livre est ainsi lié, par l’initiateur de l’exposition-vente, à la consolidation d’une foi ouverte sur un dialogue réel et approfondi entre croyants, dans la mesure même où le Liban est « terre de dialogue ». Si le loisir de parfaire sa culture religieuse n’est pas donné à tous, si l’horaire de travail ou les charges familiales de tout un chacun l’empêchent de s’inscrire à la faculté des sciences religieuses, une lecture appropriée, au bon moment, peut suppléer à cette lacune. Le libraire, dans sa mission la plus haute, est là pour cela, à la fois guide, conseiller et ami.


L’outil principal de ce projet culturel, ce sont les deux catalogues semi-annuels de la Procure (automne-hiver et printemps-été), auxquels s’ajoutent les catalogues de Dar el-Machrek et des Presses de l’USJ. Signe de partenariat, les catalogues de la Procure portent le logo de la Librairie orientale. Ils sont ordonnés en rubriques (littérature, histoire, jeunesse, témoignages, essais, beaux-arts, etc), et chaque ouvrage s’accompagne d’un résumé. Leur lecture est une visite virtuelle de librairie pleine de rêverie et de va-et-vient, comme elle a lieu dans la réalité, mais sans le fatigant déplacement ni les problèmes de circulation et de parking. Objectif : faciliter la tâche au demandeur, l’aider dans son choix et dans ses découvertes.


Un atout financier important : l’accord avec la Procure est tel que toute demande en ligne est exonérée automatiquement des frais de transport. Le livre, les revues, CD et autres DVD sont donc vendus en euros au prix auquel ils le sont à Paris. Un soulagement immense, quand on sait l’excédent de poids que le livre peut faire assumer aux voyageurs.

Au-devant du lecteur
L’exposition de la crypte, qui est appelée à se renouveler, va donc au-devant du lecteur, qui ne sait pas toujours quoi choisir, dans le foisonnement de titres et la variété d’ouvrages qu’il trouve en librairie, et ne dispose souvent que d’un temps limité pour faire son choix. L’autre moitié du chemin, bien entendu, sera franchie par le lecteur. « Il faut aller plus avant dans sa foi, avant d’aller vers l’autre. Sinon la limite du dialogue est vite atteinte », souligne Maroun Nehmé, qui relève avec inquiétude que le pays se débat « dans l’existentiel, à son niveau le plus bas », victime d’une surdose de politique et d’une perte du sens de la mission.


Le libraire met en garde contre le côté « rébarbatif » que revêt parfois la culture religieuse, quant il s’agit par exemple d’aller directement aux textes doctrinaires. « Nous ne devons pas avoir peur de savoir, et une fois la connaissance établie, d’agir », dit-il, offrant en exemple la notion de charité, si riche, mais dont le sens chrétien est écrasé par le sens courant. Parallèlement aux exigences de l’étude elle-même, il met aussi en avant la sensibilité religieuse, qu’il désire réveiller chez des Libanais « qui ont la chance de toujours en disposer », et « l’émotion » intellectuelle qui accompagne la lecture, et s’ajoute au couple classique foi et raison accompagnant toute démarche d’approfondissement de la foi.
Maroun Nehmé conclut sur un mot de Mauriac constatant qu’il y a beaucoup trop d’écrivains qui sont catholiques, mais plus rarement « des catholiques qui écrivent », et qu’il faut, en bon libraire, et en bons lecteurs, débusquer.

Une importante exposition-vente de livres, revues, CD et DVD relevant du domaine religieux s’est ouverte hier, à 18 heures, à la crypte de l’église Saint-Joseph des pères jésuites, à Achrafieh, et se prolongera jusqu’à dimanche. L’exposition a été rendue possible grâce à l’action conjointe de la Procure de Paris, de la Librairie orientale et de l’Université...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut