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À La Une - Les femmes de la semaine

Les Saoudiennes remontent au créneau pour avoir le droit de conduire

"Nous voulons uniquement jouir du droit de conduire comme toutes les femmes du monde", expliquent les signataires d'une pétition adressée au roi Abdallah.

Photo de la pétition mise en ligne mercredi sur la page Facebook Women2Drive.

Un an après avoir lancé une campagne active, Women2Drive, sur Facebook et Twitter (@Women2Drive) pour obtenir le droit de conduire, les Saoudiennes lancent un nouvel appel. Des militantes ont mis en ligne mercredi une pétition adressée au roi Abdallah, réclamant le droit des femmes à conduire.


L'Arabie saoudite, royaume ultraconservateur où une interprétation rigoriste de l'islam est appliquée, est le seul pays au monde où les femmes n'ont pas le droit de conduire. Aucune loi ne leur interdit de conduire, mais les autorités se fondent sur un édit religieux (fatwa) dans lequel de puissants religieux et des milieux conservateurs se disent contre le droit de la femme de conduire. Les femmes doivent donc engager un chauffeur ou, si elles n'en ont pas les moyens, dépendre du bon vouloir des hommes de leur famille. Elles sont en outre obligées de sortir voilées et ne peuvent voyager sans escorte de leur mari ou d'un proche.


Dans leur pétition, les militantes appelent le souverain à autoriser "les femmes ayant des permis de conduire de pays étrangers à commencer à prendre le volant lorsque cela est nécessaire". Elles lui demandent également d'autoriser "l'ouverture d'auto-écoles réservées aux femmes et de leur permettre d'obtenir des permis de conduire".


La pétition remercie par ailleurs le roi Abdallah, un prudent réformateur, pour avoir accordé le droit de vote aux femmes à partir des prochaines élections municipales en 2015, et souligne que ses signataires "ne veulent pas contrevenir aux lois en vigueur" dans le royaume. "Nous voulons uniquement jouir du droit de conduire comme toutes les femmes du monde", assurent-elles.


Parmi les signataires, environ 615 personnes jeudi matin, figure Manal al-Chérif, icône de la campagne lancée l'année dernière sur internet pour inciter les Saoudiennes à braver l'interdiction de conduire. Mme Chérif avait été arrêtée en mai 2011 et maintenue 10 jours en détention après avoir diffusé sur YouTube une vidéo dans laquelle on la voyait conduire.

 

 

 


Sheima Jastaniah, une autre Saoudienne condamnée à dix coups de fouet pour avoir bravé l'interdiction de conduire et grâciée en novembre 2011 par le roi, figure également parmi les signataires.


"La pétition sera remise au roi au jour anniversaire de la campagne, le 17 juin", a déclaré à l'AFP Najla Hariri, une militante et mère de famille brièvement arrêtée l'an dernier après avoir pris le volant à Jeddah (ouest).


Les Saoudiennes avaient timidement répondu le 17 juin 2011 à un appel lancé par des militantes pour défier l'interdiction pour les femmes de conduire, et une première pétition qui avait recueilli 3.500 signatures avait déjà été adressée au roi. Depuis cette date, des centaines d'entre elles ont pris le volant et des dizaines ont été arrêtées et forcées à signer un engagement à ne plus récidiver, selon les militantes.

 

La campagne Women2drive devrait toutefois se poursuivre "jusqu'à la publication d'un décret royal autorisant les femmes à conduire", selon la page Facebook des organisateurs.

 

 

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commentaires (4)

On aurait dit des Iraniennes.

Antoine-Serge KARAMAOUN

10 h 24, le 14 juin 2012

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Commentaires (4)

  • On aurait dit des Iraniennes.

    Antoine-Serge KARAMAOUN

    10 h 24, le 14 juin 2012

  • Pauvres femmes arabes, en particulier saoudiennes, qui ne sont pas traitées comme êtres humains ! Si au Liban qui prétend être le pays arabe le plus avancé et moderne en termes de respect des droits humains, le Parlement de ce pays cède à des pressions stupides et élabore une loi selon laquelle "la femme victime de violence domestique peut recourir à la justice à condition que les tribunaux religieux autorisent ce recours" (soit autorisation le jour de la fête de Saint Jamais, comme on dit en Amérique du Sud), alors imaginez le sort des femmes saoudiennes. Elles auront encore à monter et remonter au créneau durant quelques siècles pour obtenir leur droit.

    Halim Abou Chacra

    10 h 08, le 14 juin 2012

  • Ils en sont encore la et ca veut donner des lecons de liberte. Le pire est qu'il y en a qui les soutiennent, en declarant qu'il n'y avait aucun danger a les soutenir, au detour d'une recherche de fraise des bois a quatre feuilles.

    Jaber Kamel

    08 h 11, le 14 juin 2012

  • C'est peut être un signe d'évolution positive ... les femmes saoudiennes demandent banalement le droit de conduire des voitures au pays du pétrole ... et la police religieuse saoudienne demande une université ...pour apprendre à mieux se conduire au 21 ème siècle.....

    M.V.

    04 h 46, le 14 juin 2012

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