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Politique - Liban

Migrants syriens, don de l'UE : le Parlement émet une série de recommandations

L'aide d'un milliard d'euros de l'UE pourrait être augmentée en fonction des réformes, affirme Mikati.

Migrants syriens, don de l'UE : le Parlement émet une série de recommandations

Le Premier ministre libanais sortant, Nagib Mikati, s'adressant au Parlement, le 15 mai 2024. Photo Mohammad Yassine / L'Orient-Le Jour

Formation d'un comité ministériel, coordination avec la Syrie, demandes à l'ONU... Le Parlement libanais a émis mercredi une série de recommandations après une longue séance de débats sur deux questions entremêlées sur le plan politico-médiatique et qui font la une de l'actualité : le don d'un milliard d'euros annoncé le 2 mai par la présidente de la Commission européenne, Ursula von de Leyen, et la présence des migrants et réfugiés syriens au Liban.

Analyse

Crise migratoire : un faux dilemme pour le Liban

Après l'annonce de l'Union européenne (UE), la scène politique, principalement les partis chrétiens, s'étaient soulevés pour dénoncer une tentative de « soudoyer » les autorités libanaises, afin de maintenir les Syriens au Liban et empêcher qu'ils ne se rendent en Europe. Dans ce cadre, la séance parlementaire avait pour objectif d'unifier la position libanaise sur la question, notamment en amont du sommet de Bruxelles sur la Syrie le 27 mai. 

Le Parlement a émis neuf recommandations, égrenées à la fin de la séance. Voici les plus importantes :

- Former un comité ministériel, dirigé par le Premier ministre sortant Nagib Mikati, qui comprend les ministres de la Défense, de l'Intérieur, des Déplacés, des Affaires sociales, ainsi que le commandement de l'armée, la Sûreté générale, les Forces de sécurité intérieure (FSI) et la Sécurité de l'État. Ce comité sera chargé d'élaborer un « plan détaillé » pour le rapatriement des réfugiés.

- S'engager à mettre en œuvre les lois applicables qui régissent le processus d'entrée, de séjour et de sortie du Liban.

- Mettre en œuvre les procédures juridiques nécessaires pour remettre les prisonniers syriens déplacés aux autorités de Damas, conformément aux lois et procédures en vigueur.

- Exhorter les partenaires internationaux et les pays donateurs à aider le gouvernement à renforcer les capacités militaires et sécuritaires pour le contrôle des frontières libano-syriennes, et coordonner avec la Syrie la régulation des mouvements aux points de passage, en renforçant la sécurité et en limitant les entrées et sorties non autorisées.

- Demander à toutes les agences de l'ONU, en particulier au HCR (Haut-Commissariat aux réfugiés), et aux bailleurs de fonds internationaux et européens d'approuver le versement d'incitations et d'une aide financière et humanitaire pour encourager le retour des personnes déplacées dans leur pays, par l'intermédiaire de l'État libanais et de ses institutions, ou avec son approbation.

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Plusieurs déclarations ont émaillé la séance. En voici l'essentiel : 

- Au début de la séance, le président du Parlement, Nabih Berry, a déclaré que « le sort du Liban » se joue lors de cette réunion.

- Nagib Mikati : Les aides européennes annoncées par Ursula von der Leyen « ne sont qu'une confirmation des aides périodiques que la Commission fournit au Liban depuis des années » et elles seront « réévaluées tous les six mois ». Mme von der Leyen a « a promis de multiplier ce montant et de faire des investissements européens au Liban dès que les lois de réforme nécessaires seront adoptées », a-t-il ajouté.

- Hadi Aboulhosn (Parti socialiste progressiste PSP) : Le gouvernement doit coordonner avec le régime syrien pour assurer le contrôle des frontières et identifier des zones sûres pour les retours volontaires. Nous refusons d'ouvrir la mer aux migrants (comme l'avait appelé le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah pour faire pression sur la communauté internationale, ndlr). Il faut s'assurer que toute solution fasse la distinction entre les différentes catégories de Syriens au Liban.

- Melhem Khalaf (issu de la Contestation) : Si nous voulons régler le problème de façon sérieuse, nous devons restaurer l'État libanais et ses institutions, en commençant par élire un président. 

- Gebran Bassil (Courant patriotique libre CPL) : Tout déplacé peut rentrer (en Syrie, ndlr), sauf s'il est déplacé pour des raisons politiques ou sécuritaires. La gestion du dossier doit se faire entre le Liban et la Syrie. Les procédures prises au Liban doivent se baser sur la loi libanaise et sur le principe de la dignité humaine des Syriens.

Le discours de Nagib Mikati

Mikati : L'aide d'un milliard d'euros de l'UE pourrait être augmentée en fonction des réformes

- Georges Adwan (Forces libanaises FL) : Jusque-là, nous n'appliquons pas le principe de la souveraineté nationale, ni en interne, ni en ce qui concerne les relations extérieures. Nous devons exercer notre souveraineté, qu'il s'agisse de nos relations avec la Syrie ou avec l'Europe et les États-Unis.

- Samy Gemayel (Kataëb) : La partie politique qui contrôle l'État libanais, à savoir le Hezbollah, ne veut pas résoudre la crise des déplacés syriens parce qu'elle lui permet de faire du chantage pour « lever le siège » de la Syrie.

- Hussein Hajj Hassan (Hezbollah) : Nous ne devrions pas empêcher les Syriens d'émigrer par la mer et il faut éviter tout racisme dans la gestion de ce dossier.

- Ali Hassan Khalil (Amal) : La communauté internationale doit aborder la question des Syriens en Syrie, et non pas au Liban. Nous devons communiquer avec Damas sur cette crise. Nous sommes face à une cause nationale.

- Fayçal Karamé : Nous sommes face à un sujet sensible et rien de bon ne peut sortir de surenchères à des fins politiques ou électorales.

- Michel Moawad (Mouvement de l'indépendance) : La priorité de l'Union européenne est de protéger l'Europe, tandis que celle du régime syrien est que les déplacés ne rentrent pas chez eux, pour des raisons connues de tous. La responsabilité du gouvernement libanais n'est pas de protéger l'Europe ou de lever le blocus du régime syrien. Elle devrait être de protéger le Liban et les Libanais. 

Formation d'un comité ministériel, coordination avec la Syrie, demandes à l'ONU... Le Parlement libanais a émis mercredi une série de recommandations après une longue séance de débats sur deux questions entremêlées sur le plan politico-médiatique et qui font la une de l'actualité : le don d'un milliard d'euros annoncé le 2 mai par la présidente de la Commission européenne, Ursula...
commentaires (6)

On se demande pourquoi des séances parlementaires continuent à avoir lieu avec ces mêmes impotents qui ne font que noyer notre pays dans des complications au lieu de lui trouver des solutions. Le camp des fossoyeurs veule coûte que coûte ramener le régime syrien dans notre pays pour lui prêter main forte dans le saccage de notre pays, comme jadis, et ne s’en cachent pas, pendant que les opposants se contentent de faire semblant de croire à leur bonne foi en leur laissant le champ libre d’agir et d’étendre leur pouvoir nuisible sans aucun acte concret pour les en dissuader. Pathétique.

Sissi zayyat

10 h 27, le 16 mai 2024

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Commentaires (6)

  • On se demande pourquoi des séances parlementaires continuent à avoir lieu avec ces mêmes impotents qui ne font que noyer notre pays dans des complications au lieu de lui trouver des solutions. Le camp des fossoyeurs veule coûte que coûte ramener le régime syrien dans notre pays pour lui prêter main forte dans le saccage de notre pays, comme jadis, et ne s’en cachent pas, pendant que les opposants se contentent de faire semblant de croire à leur bonne foi en leur laissant le champ libre d’agir et d’étendre leur pouvoir nuisible sans aucun acte concret pour les en dissuader. Pathétique.

    Sissi zayyat

    10 h 27, le 16 mai 2024

  • Ben tout va bien alors... Ils ont émis des "recommandations"...

    Emile G

    19 h 31, le 15 mai 2024

  • Ils ont émis "des recommandations". Ils n'ont pas légiféré or il y avait matière : du durcissement des conditions de séjour á la grille des peines en passant par les sanctions vis à vis de tous ceux qui hébergent/font travailler/aident des immigrés illégaux. Mais bon si on avait au parlement des hommes d'Etat on n'en serait pas dans ce merdier...un député libanais ce n'est bon qu'á parler et á bouffer

    Moi

    18 h 46, le 15 mai 2024

  • La carotte !Aides périodiques si réforme adoptée, néanmoins soumis à aucune condition préalable ou ultérieure. AhaaÇa ne fait pas sérieux !

    peacepeiche@gmail.com

    18 h 11, le 15 mai 2024

  • ON VEND NOTRE SECURITE POUR DES OIGNONS. D,AUTRES PAYS ONT OBTENY DES 4 - 5 OU 6 MILLIARDS PAR AN POUR LES DOMMAGES SUBIS A CAUSE DES REFUGIES. EXIGEZ, SINON OUVREZ LES VOIES. MAIS, PAS D,ARGENT A CONFIER AU PSEUDO ETAT D,AUJOURD,HUI OU MEME DE DEMAIN.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 38, le 15 mai 2024

  • Il serait bien que L’Orient-Le Jour communique sur la représentation parlementaire de ce jour, quels sont les députés présents…

    C…

    13 h 33, le 15 mai 2024

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