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Liban - Initiative

Des archives historiques désormais accessibles au grand public au Liban

Le centre de documentation et de recherche Umam lance une base de données en ligne pour faciliter l’accès aux documents qu’il collecte depuis quinze ans.


Plusieurs documents datant des cent dernières années, tels que des magazines, des courriers ou encore des photographies, étaient exposés à Beit Beirut lors du lancement, mardi, du portail internet recensant les archives collectées par Umam. Photo DR

« Le souvenir est une forme de rencontre », écrivait au début du XXe siècle Gibran Khalil Gibran. C’est précisément dans le but d’encourager les échanges autour des années les plus sombres du pays qu’œuvre depuis 2004 le centre de recherche Umam. Mardi soir, l’organisation présentait à Beit Beirut un nouveau portail internet recensant les archives qu’elle collecte depuis quinze ans, et ce alors que les archives nationales ne disposent pas d’un tel outil. En facilitant l’accès au catalogue de périodiques, livres, témoignages et documents audiovisuels qu’elle constitue depuis quinze ans, l’ONG espère alimenter les discussions autour de l’histoire récente du pays et lutter ainsi contre l’amnésie collective.

Le nouveau portail, baptisé umambiblio.org, s’apparente à un catalogue de bibliothèque au sein duquel les documents sont classés selon trois types : les périodiques, les livres et les collections (archives audiovisuelles). La base de données doit permettre à chacun, experts comme citoyens, d’accéder aux références des éléments compilés par l’ONG depuis sa création, dont près de 5 000 livres et 1 300 périodiques. Pour l’heure, les archives doivent toutefois être demandées ou consultées dans les locaux du centre de recherche et de documentation Umam, dans la banlieue sud. « C’est seulement la première étape et, petit à petit, nous allons commencer à associer du contenu à ces références », espère le cofondateur d’Umam, Lokman Slim. L’ambassade de Suisse, partenaire du projet, a déjà fait savoir qu’elle souhaitait soutenir l’ONG dans ces futurs développements.


(Lire aussi : 13 avril 1975, dans les méandres de la mémoire)


Pour le lancement du site internet, le choix du musée et centre culturel Beit Beirut n’avait pas été laissé au hasard. L’ancien repère de snipers, dévasté par les obus et à la façade ocre toujours criblée d’impacts de balle, est un symbole de la mémoire de la guerre civile. Mais sa position centrale, en plein quartier aisé de Sodeco, permet surtout de toucher un public peu habitué à la banlieue sud populaire de Beyrouth, où se trouvent les locaux d’Umam. « C’est une façon pour nous de briser le ghetto en nous appropriant un lieu situé dans la zone verte imaginaire des Libanais et y transporter notre message », explique M. Slim.

Pour Umam, l’événement est aussi l’occasion de communiquer sur les projets concrétisés depuis 2004, comme le site memoryatwork.org, qui permet d’accéder en ligne à des milliers de documents issus pour l’essentiel de sources ouvertes (presse, publications officielles). Et démontrer que de telles initiatives représentent le fruit d’un travail de longue haleine, loin d’être une promenade de santé. « Notre projet n’est pas toujours évident à mener, et même nos amis peuvent nous reprocher notre travail de documentation si celui-ci les concerne », déplore en levant les yeux Lokman Slim. Sa compagne et cofondatrice de l’association, Monika Borgmann, évoque de son côté la « sensibilité de la question de la protection des sources, surtout quand cela touche à la guerre civile ». Pour l’occasion, les organisateurs exposaient des fragments de mémoire, tels que des brochures, lettres ou couvertures de magazines datant des cent dernières années. Mais si près de 80 % des journaux collectés par l’ONG sont référencés en ligne, plusieurs archives restent inaccessibles au public, pour des raisons essentiellement politiques. « Nous avons de nombreux documents concernant certains sujets tabous, comme les services de sécurité ou l’armée, que nous avons dû envoyer à l’étranger, car je ne fais aucune confiance à ceux qui dirigent ce pays », poursuit celui qui est également philologue et linguiste. La rencontre prônée par Gibran Khalil Gibran devra encore attendre quelque temps.



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« Le souvenir est une forme de rencontre », écrivait au début du XXe siècle Gibran Khalil Gibran. C’est précisément dans le but d’encourager les échanges autour des années les plus sombres du pays qu’œuvre depuis 2004 le centre de recherche Umam. Mardi soir, l’organisation présentait à Beit Beirut un nouveau portail internet recensant les archives qu’elle collecte...

commentaires (2)

ESPERONS QUE CE NE SOIT PAS UNE INITIATIVE QUI CREERA DES DISSENSIONS D,ATTRIBUTION DES EVENEMENTS PAR LES DIVERS EX PROTAGONISTES AUTRE QUE LA VERITE TOUTE NUE.

LA LIBRE EXPRESSION

10 h 58, le 18 avril 2019

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Commentaires (2)

  • ESPERONS QUE CE NE SOIT PAS UNE INITIATIVE QUI CREERA DES DISSENSIONS D,ATTRIBUTION DES EVENEMENTS PAR LES DIVERS EX PROTAGONISTES AUTRE QUE LA VERITE TOUTE NUE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 58, le 18 avril 2019

  • Bravo et tous mes souhaits de succès pour cette initiative dont ce pays a soif.

    Tabet Karim

    09 h 45, le 18 avril 2019

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