Irak: l'évasion de détenus souligne les défaillances en matière de sécurité (maire)

Le maire d'une ville irakienne où 42 détenus se sont évadés de prison au cours d'une attaque revendiquée par le groupe Etat islamique (EI) a mis en cause dimanche des défaillances en matière de sécurité.
Le ministère de l'Intérieur a lui fait état de l'ouverture d'une enquête sur cette opération meurtrière survenue vendredi à Khalès, à une cinquantaine km au nord de Bagdad, évoquant des "lacunes de l'administration pénitentiaire".
"Le manque de renseignements est la principale explication de cette évasion. Si nous avions eu des renseignements, cela ne se serait pas produit", a expliqué à l'AFP le maire de Khales, Uday al-Khadrane.
Selon lui, 42 prisonniers se sont évadés, tandis que 35 ont péri dans les violences, ainsi que six membres des forces de sécurité et trois civils venus apporter leur aide.
Quelque 88 prisonniers, dont "un nombre important de dangereux terroristes", étaient détenus au moment de l'attaque contre cette prison de Khalès installée dans le principal commissariat de la ville. Ils avaient été transférés il y a un an d'une prison de Diyala, la capitale provinciale, selon M. Khadrane.
"L'attaque a été planifiée, il y avait des engins explosifs sur les routes", a soutenu le maire de Khalès, étayant des informations données par l'EI dans son message revendiquant l'évasion.
Au moment du transfert de prisonniers, M. Khadrane s'était opposé au projet "parce qu'on est trop près de la route principale et c'est une cible facile, mais les autorités ne m'ont pas écouté", a-t-il clamé.
"Ce qui s'est produit est dangereux, parce que Khalès est connue pour être une ville stable et sûre (...) mais des cellules clandestines se développent dans les endroits sûrs, à l'abri de tout contrôle", a-t-il poursuivi.
Dans des secteurs récemment repris aux jihadistes, comme Diyala, les forces de sécurité baissent la garde, a déploré le maire, mettant par ailleurs en cause les conséquences sécuritaires de l'afflux de déplacés venus des régions du pays en proie à des violences.
Les évasions de prison ont été fréquentes en Irak au cours des deux dernières années.
Des assauts coordonnés contre deux importantes prisons près de Bagdad avaient notamment permis à plus de 500 détenus de s'échapper en juillet 2013, marquant un tournant dans l'ascension de l'EI qui contrôle aujourd'hui des pans entiers du territoire irakien.