Du petit séminaire à Harissa aux geôles jihadistes d'Idleb, le parcours d'un diacre syrien

C’est une nuit de semoum qui va changer le cours d’un territoire et le destin de centaines d’hommes. Au matin du 9 septembre 2015, l’aéroport militaire d’Abou Douhour, dernier réduit du régime de Bachar el-Assad dans la province syrienne d'Idleb, tombe aux mains de l’Armée de la conquête menée par le groupe jihadiste Front al-Nosra. Cette base à l’orée du désert, à une quarantaine de kilomètres au sud d’Alep, est assiégée depuis deux ans. Avec leurs Sukhoï cloués au sol, inutilisables, et leurs stocks de munitions presque épuisés, les loyalistes retranchés n’ont qu’une mince chance de survie. Ils ne croient plus aux promesses de libération du haut commandement de l’armée. Dans un mois, dans une semaine… La dysenterie gagne les rangs de ceux qui en sont venus à boire de l’eau croupie et à manger des herbes. Entre soldats, il se dit qu’il...