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Moyen-Orient - REPORTAGE

Sur la côte syrienne, le lourd tribut des blouses blanches dans les massacres d’alaouites

Au moins 40 médecins et pharmaciens ont été tués les 7 et 8 mars. Certains bourreaux ont cité la profession de leurs victimes avant de les exécuter.

Sur la côte syrienne, le lourd tribut des blouses blanches dans les massacres d’alaouites

Un proche montre la photo d'un étudiant en chirurgie dentaire, tué lors des massacres perpétrés contre des civils alaouites sur le littoral syrien, entre le 6 et le 9 mars. Amélie Zaccour/L'Orient-Le Jour

À al-Qoussour, quartier cossu de la ville côtière de Banias, l’appartement du docteur Ibrahim* est resté figé dans le temps. Dans la chambre de ses deux fils, les lits sont défaits, le tube de crème anti-acné traîne encore sur un pouf, et les feuilles de cours d’anglais jonchent le sol. Seul le tic-tac de l’horloge rompt un lourd silence. Le dermatologue, sa femme et ses enfants ont été retrouvés criblés de balles le 10 mars, dans le petit salon mitoyen. De longues tâches noires ont imprégné les canapés où gisaient leurs corps pendant deux jours. La même odeur flotte toujours dans l’air depuis trois mois, entre les murs éclaboussés de sang.Le frère du médecin, revenu sur les lieux pour la troisième fois, parle d’un débit rapide, pressé de clore la visite. Sur le pas de la porte, la sonnette affiche le nom « Docteur Ibrahim ». « Il était...
À al-Qoussour, quartier cossu de la ville côtière de Banias, l’appartement du docteur Ibrahim* est resté figé dans le temps. Dans la chambre de ses deux fils, les lits sont défaits, le tube de crème anti-acné traîne encore sur un pouf, et les feuilles de cours d’anglais jonchent le sol. Seul le tic-tac de l’horloge rompt un lourd silence. Le dermatologue, sa femme et ses enfants ont été retrouvés criblés de balles le 10 mars, dans le petit salon mitoyen. De longues tâches noires ont imprégné les canapés où gisaient leurs corps pendant deux jours. La même odeur flotte toujours dans l’air depuis trois mois, entre les murs éclaboussés de sang.Le frère du médecin, revenu sur les lieux pour la troisième fois, parle d’un débit rapide, pressé de clore la visite. Sur le pas de la porte, la sonnette affiche le...
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