Des manifestants tiennent leurs téléphones portables en l'air alors qu'ils brandissent des pancartes sur lesquelles on peut lire « Liberté pour Imamoglu ». Ils participent à une manifestation contre la détention du maire d'Istanbul, Ekrem Imamoglu, organisée par le principal parti d'opposition du pays, le Parti républicain du peuple (CHP), sur la place Beyazid, à Istanbul, le 7 mai 2025. Photo Yasin AKGUL / AFP
Un juge turc a ordonné jeudi la remise en liberté d'une étudiante en photographie scolarisée en Belgique et incarcérée à Istanbul depuis début avril après avoir participé à une manifestation en soutien au maire emprisonné de la ville.
« Esila Ayik et nos deux autres jeunes sont libres. Sans contrôle judiciaire », a annoncé sur X son avocat, Göksun Canberk Ulug.
Joint par l'AFP, l'avocat a précisé que les poursuites contre sa cliente n'avaient cependant pas été levées.
L'étudiante, de nationalité turque, avait été interpellée avec deux amis dans la nuit du 8 au 9 avril pour avoir tenu une pancarte qualifiant le président turc Recep Tayyip Erdogan de « dictateur », lors d'une manifestation à Istanbul.
Accusée d' »insulte au président », l'étudiante, qui dit souffrir de problèmes rénaux, encourt jusqu'à quatre ans et huit mois de prison.
Une nouvelle audience est prévue en décembre, a précisé son avocat à l'AFP, soulignant que la jeune femme sera autorisée entretemps à regagner la Belgique pour y poursuivre ses études.
Esila Ayik, étudiante dans la section photographie de l'Académie royale des Beaux-Arts de la ville belge de Gand (nord-ouest), était arrivée à Istanbul début avril pour rendre visite à sa famille.
Un comité de soutien s'était formé en Belgique pour demander sa libération.
L'arrestation le 19 mars du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, principal rival du président Erdogan, avait déclenché de grandes manifestations à Istanbul et dans plusieurs villes du pays.
Près d'une cinquantaine de jeunes Turcs restent incarcérés pour avoir participé à des rassemblements illégaux dans le cadre de cette vague de contestation, selon l'opposition.