Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Jérusalem

Des larmes et de l'espoir: la Ville Sainte rend hommage au pape François

Un homme porte un portrait du pape François devant l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem, à la sortie d'une messe consacrée au chef de l'Eglise catholique, le 23 avril 2025. REUTERS/Ammar Awad

Larmes et sourires se mêlent, parfois sur le même visage, dans la foule compacte venue assister à la messe de requiem pour le pape, célébrée mercredi au Saint-Sépulcre dans la vieille ville de Jérusalem, un des plus importants sites du christianisme dans le monde. « Le pape nous a donné de l'espoir, et nous gardons cet espoir avec nous pour toujours, même dans cette situation difficile en Palestine », explique Na'ma Tarsha, une retraitée originaire du mont des Oliviers, sur les hauteurs de Jérusalem-Est, la partie orientale de la ville, occupée et annexée par Israël depuis 1967.

Tirée à quatre épingles et toute vêtue de noir, cette femme de 75 ans tenait à s'associer à cette prière organisée pour le pape François, décédé lundi à 88 ans. « Je suis venue parce que partout où il allait, je suivais ses déplacements, et cette messe pour lui, dans une église au tombeau vide, dont nous sommes fiers (...) parce qu'elle appelle à la résurrection. C'est un symbole magnifique ».

Pleine de monde mercredi, la Basilique du Saint-Sépulcre a été construite, selon la tradition, sur le site où les chrétiens situent l'épisode de la crucifixion de Jésus, de sa mise au tombeau et de sa résurrection. « J'étais triste (d'apprendre la mort du pape), mais je ressens une paix intérieure car je sais qu'il est appelé à ressusciter comme Jésus », conclut Mme Tarsha.

Plus tôt dans la matinée, un ballet de soutanes, du brun au beige en fonction des ordres, a franchi les larges portes de l'édifice. Dans les effluves d'encens, scouts, religieuses, mais aussi fidèles du cru et quelques pèlerins étrangers, les ont rejoints espérant trouver une place assise. Certains ont le portable vissé en main pour ne pas perdre une miette de la cérémonie.

« Messe très spéciale »

Précédé par deux « kawas », des gardes en livrée de janissaires de l'époque ottomane portant sabre et bâton de cérémonie, le patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, entre dans l'église suivi par des responsables religieux chrétiens, et des diplomates.

Alors que l'orgue commence à retentir, il embrasse la pierre de l'onction, à l'entrée de l'église, avant de revêtir sa barrette cardinalice, un attribut que peuvent porter les cardinaux. Ce sont ces mêmes cardinaux qui sont appelés à se réunir à Rome dans les prochains jours pour les obsèques du pape et les concertations sur sa succession.

« Il pourrait être le prochain (pape), mais on a tant besoin de lui ici », glisse un chrétien palestinien qui n'a pas souhaité donner son nom, mais dit apprécier les appels à la paix de monseigneur Pizzaballa. « Nous sommes bouleversés, même si on savait que le pape était malade, nos sentiments sont embrouillés », ajoute-t-il en rappelant l'engagement du pape François pour ses compatriotes.

Le souverain pontife argentin avait multiplié les dénonciations de la guerre à Gaza, en cours depuis plus de 18 mois. Alors que la messe commence, d'autres croyants rappellent également sa visite en Israël et dans les Territoires palestiniens en 2014, au cours de laquelle il s'était rendu au Saint-Sépulcre.

La liturgie est portée par le patriarche mais aussi un cardinal ukrainien. Dans l'assemblée, certains voient dans la célébration par ces deux ecclésiastiques issus de pays en guerre une allusion au message de paix du pape François. Dans un angle mort de l'église, un groupe de jeunes se met sur la pointe des pieds. Ils sont volontaires dans différentes institutions religieuses de « Terre sainte ».

L'un d'eux, Arthur Trusch, assure qu'il ne pouvait pas rater l'événement bien qu'il soit évangélique -- rattaché au protestantisme, qui ne reconnaît pas l'autorité du pape. « C'est un moment vraiment très particulier », note cet Allemand de 20 ans venu faire du bénévolat dans un monastère de Jérusalem. « Je voulais voir cette messe très spéciale. » « Voir toutes ces personnes, réunies pour le pape et autour du patriarche, c'est émouvant. »


Larmes et sourires se mêlent, parfois sur le même visage, dans la foule compacte venue assister à la messe de requiem pour le pape, célébrée mercredi au Saint-Sépulcre dans la vieille ville de Jérusalem, un des plus importants sites du christianisme dans le monde. « Le pape nous a donné de l'espoir, et nous gardons cet espoir avec nous pour toujours, même dans cette situation difficile en Palestine », explique Na'ma Tarsha, une retraitée originaire du mont des Oliviers, sur les hauteurs de Jérusalem-Est, la partie orientale de la ville, occupée et annexée par Israël depuis 1967.Tirée à quatre épingles et toute vêtue de noir, cette femme de 75 ans tenait à s'associer à cette prière organisée pour le pape François, décédé lundi à 88 ans. « Je suis venue parce que partout où il allait, je suivais...