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Syrie: un responsable de l'ONU plaide pour une "relance" sans attendre la levée des sanctions

Un responsable de l'ONU a déclaré à l'AFP samedi que la Syrie devait amorcer le processus de relance économique sans attendre la levée des sanctions occidentales imposées sous l'ex-président Bachar al-Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales, principal obstacle à la relance de l'économie, exsangue après 14 ans de guerre civile.

Mais certains pays, dont les Etats-Unis, souhaitent notamment attendre de voir si les nouvelles autorités respectent les droits humains.

"Attendre une levée des sanctions ne mène à rien", a déclaré à l'AFP le directeur du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) pour les pays arabes, Abdallah Al Dardari, en visite à Damas.

"Il faut faire face au défi constitué par les sanctions tout en lançant le processus de relance économique", a-t-il ajouté en marge de sa visite, durant laquelle il a rencontré les nouvelles autorités pour discuter de la coopération avec le Pnud.

Selon lui, la relance passe par trois étapes: "des projets (...) impactant directement les habitants", la fourniture de services par "la société civile", notamment dans le domaine de l'éducation, et "l'amélioration rapide des services publics". 

"Le citoyen doit sentir rapidement des améliorations", a-t-il affirmé.

- "Le financement affluera" -

Selon M. Dardari, "avec une vision claire et des priorités bien définies, une fois les sanctions levées, le financement affluera en Syrie".

Dans un rapport publié en février, le Pnud a estimé qu'au rythme de croissance actuel, la Syrie, où la guerre a effacé des décennies de développement, ne retrouverait pas son niveau économique de 2010 avant 2080, appelant à investir pour accélérer la reprise.

L'urgence est d'autant plus grande, selon le rapport, qu'aujourd'hui neuf Syriens sur 10 vivent dans la pauvreté, un sur quatre est au chômage et le Produit intérieur brut atteint moins de la moitié de sa valeur d'avant la guerre.

"L'économie syrienne aurait dû atteindre un PIB annuel d'environ 125 milliards de dollars en 2025 contre 62 milliards en 2010. Aujourd'hui, elle ne dépasse pas les 30 milliards", a déclaré M. Dardari.

L'indice de développement humain, qui prend en compte espérance de vie, éducation et niveau de vie, a chuté à un niveau inférieur à celui de 1990.

Selon le rapport, l'économie syrienne a perdu quelque 800 milliards de dollars de PIB cumulés depuis 2010.

La guerre en Syrie a fait plus de 500.000 morts et des millions de déplacés. Début mars, l'ONU a déclaré que plus de 900.000 déplacés étaient rentrés chez eux depuis la chute d'Assad le 8 décembre.

Selon M. Dardari, "375.000 habitations ont été complètement détruites et plus d'un million et demi partiellement endommagées".

Il a estimé le coût de leur reconstruction à "plusieurs dizaines de milliards de dollars", soulignant qu'avec la baisse des aides internationales depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, "il est impératif de trouver de nouveaux moyens de financement efficaces".

Une délégation ministérielle et le gouverneur de la Banque centrale doivent se rendre la semaine prochaine à Washington pour discuter avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale de la reconstruction de la Syrie et du redressement de son économie, selon une source proche des participants.

M. Dardari a annoncé que le Pnud avait apporté environ 30 millions de dollars d'aide pour le développement de la centrale thermique de Deir Ali, dans le sud du pays.

mam-jos/sg

© Agence France-Presse


Un responsable de l'ONU a déclaré à l'AFP samedi que la Syrie devait amorcer le processus de relance économique sans attendre la levée des sanctions occidentales imposées sous l'ex-président Bachar al-Assad.
Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales, principal obstacle à la relance de l'économie, exsangue après 14 ans de guerre civile.
Mais certains pays, dont les Etats-Unis, souhaitent notamment attendre de voir si les nouvelles autorités respectent les droits humains.
"Attendre une levée des sanctions ne mène à rien", a déclaré à l'AFP le directeur du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) pour les pays arabes, Abdallah Al Dardari, en visite à Damas.
"Il faut faire face au défi...