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Moyen-Orient - Dans la presse

Protagoniste d'un documentaire prévu au Festival de Cannes, la photographe palestinienne Fatma Hassouna tuée à Gaza

L'artiste a été tuée mercredi par une frappe israélienne à Gaza avec dix autres membres de sa famille. Elle venait d'avoir 25 ans.

Protagoniste d'un documentaire prévu au Festival de Cannes, la photographe palestinienne Fatma Hassouna tuée à Gaza

La photographe palestinienne Fatma Hassouna. Photo partagée sur X

Elle rêvait de voyager, jurait qu'elle ne quitterait jamais Gaza. La photographe palestinienne Fatma Hassouna est morte le 16 avril 2025 aux côtés de dix membres de sa famille, tous tués par une frappe israélienne sur leur maison du quartier d’al-Tuffah, dans le nord-est de la ville de Gaza, rapporte le quotidien français Libération. L'artiste avait survécu à une frappe le 13 janvier 2024, alors que la guerre entre Israël et le Hamas était déjà en cours dans l'enclave, qui avait décimé douze membres de sa famille. Le nom de Fatma Hassouna rejoint ainsi ceux des 156 autres journalistes et professionnels des médias palestiniens tués à Gaza depuis le début du conflit le 7 octobre 2023, selon le décompte de la Fédération internationale des journalistes.

« Retour à Gaza », photo postée par Fatma Hassouna sur son compte Instagram, le 23 mars 2025.


Avec ses clichés saisissants, la photoreporter, diplômée en multimédia, témoignait du quotidien sous les bombes israéliennes des Palestiniens dans l'enclave, un jour forcés à se déplacer en masse après un énième ordre d'évacuation de l'armée israélienne, le lendemain endeuillés par la disparition de proches victimes des bombardements incessants. Selon le ministère de la Santé à Gaza, 51 100 Palestiniens ont perdu la vie depuis le début de la guerre.

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Fatma Hassouna ne verra jamais le documentaire dont elle était l'héroïne. Œuvre de la réalisatrice Sepideh Farsi, Put Your Soul on Your Hand and Walk était annoncé dans la sélection de l’Association du cinéma indépendant pour sa diffusion lors du Festival de Cannes, prévu du 13 au 24 mai prochain. Réalisé à partir de conversations en ligne entre les deux femmes sur une durée d'un an, Sepideh Farsi décrit son film comme « une fenêtre » qui lui a permis « de voir des fragments du massacre en cours des Palestiniens » à Gaza. Là-bas, Fatma y était devenue ses yeux, écrit-elle, maintenant leur relation comme « une ligne de vie ». La photographe avait entamé ses démarches pour obtenir un visa et participer à la projection du documentaire, rapporte Libération.

« Retour à Gaza », photo postée par Fatma Hassouna sur son compte Instagram, le 23 mars 2025.


Dans son échange avec le quotidien français, la réalisatrice Sepideh Farsi parle de l'artiste comme d'une jeune femme courageuse, « pressée de se rendre sur les sites des massacres pour prendre des photos malgré le risque fréquent d'une deuxième attaque israélienne » au même endroit. Fatma Hassouna, fille d'un chauffeur de taxi, n'était jamais sortie de l'enclave palestinienne et photographiait essentiellement son quartier et son entourage. Questionnée sur les potentiels changements apportés au documentaire après l'annonce de la mort de Fatma, Sepideh Farsi répond être partagée, ayant « à la fois envie d'intégrer autres choses et de ne pas (y) toucher ». La réalisatrice n'oublie pas les mots de la photographe : « Elle disait “l'occupation israélienne veut nous éliminer, prendre nos terres, ils veulent que nous partions et nous allons rester. Je ne vais jamais quitter Gaza”.»

« Retour à Gaza », photo postée par Fatma Hassouna sur son compte Instagram, le 23 mars 2025.


Sepideh Farsi, rapporte Libération, s'est juré de monter une exposition consacrée au travail de Fatma Hassouna à Paris. La photographe était suivie par plus de 27 000 personnes sur son compte Instagram, qu'elle alimentait quotidiennement de ses clichés. Pour les redécouvrir, c'est ici.

Elle rêvait de voyager, jurait qu'elle ne quitterait jamais Gaza. La photographe palestinienne Fatma Hassouna est morte le 16 avril 2025 aux côtés de dix membres de sa famille, tous tués par une frappe israélienne sur leur maison du quartier d’al-Tuffah, dans le nord-est de la ville de Gaza, rapporte le quotidien français Libération. L'artiste avait survécu à une frappe le 13 janvier 2024, alors que la guerre entre Israël et le Hamas était déjà en cours dans l'enclave, qui avait décimé douze membres de sa famille. Le nom de Fatma Hassouna rejoint ainsi ceux des 156 autres journalistes et professionnels des médias palestiniens tués à Gaza depuis le début du conflit le 7 octobre 2023, selon le décompte de la Fédération internationale des journalistes.Avec ses clichés saisissants, la photoreporter,...
commentaires (2)

Hommage à cette combattante de la Paix (avec un très grand P). Jusqu'où ira cet état assassin? Pense-t-il sérieusement, qu'en éliminant tout un peuple, il arrivera à le réduire au silence, à l'oubli? Erreur phénoménale... Effet boomerang?

Christian Samman

14 h 44, le 18 avril 2025

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Commentaires (2)

  • Hommage à cette combattante de la Paix (avec un très grand P). Jusqu'où ira cet état assassin? Pense-t-il sérieusement, qu'en éliminant tout un peuple, il arrivera à le réduire au silence, à l'oubli? Erreur phénoménale... Effet boomerang?

    Christian Samman

    14 h 44, le 18 avril 2025

  • Elle était une cible. Pour l'état hébreu, toute vélléïté de dénoncer ses exactions par la Presse ou le témoignage photo relève d'une menace existentielle s'apparente à du terrorisme...

    Ca va mieux en le disant

    23 h 23, le 17 avril 2025

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