Des enquêteurs tirant une remorque de transport de chevaux hors de la propriété des grands-parents d'Émile Soleil, le petit garçon disparu en 2023 et retrouvé mort plusieurs mois plus tard, à La Bouilladisse, dans le sud de la France, le 25 mars 2025. Photo AFP / CLEMENT MAHOUDEAU
Les quatre proches du petit Émile, un enfant de deux ans disparu en 2023 dont la mort a ému la France entière, sont ressortis libres de leur garde à vue jeudi matin, avant une prise de parole très attendue du parquet sur ce décès toujours inexpliqué.
Les avocats des grands-parents maternels avaient annoncé dans la nuit la levée prochaine de leurs gardes à vue dans les locaux de la gendarmerie à Marseille (sud-est), où ils étaient interrogés depuis mardi matin. Une source proche du dossier a ensuite annoncé la levée de celles de deux de leurs enfants, un oncle et une tante d'Émile.
Tous les regards se tournent désormais vers le tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence, près de Marseille, où le procureur Jean-Luc Blachon doit s'adresser à la presse à la mi-journée. Dans un bref communiqué tard mercredi, le procureur n'a fait aucune mention des auditions, se bornant à indiquer qu'il allait « évoquer la situation de l'enquête dans le dossier concernant la disparition et la mort d'Émile Soleil ». Le magistrat n'a jusqu'à présent pris la parole qu'une seule fois dans ce dossier, lors de la découverte du crâne de l'enfant il y a un an.
Dans la nuit, les avocats des grands-parents ont chacun fait part de leur soulagement après presque 48 heures de garde à vue pour « homicide volontaire » et « recel de cadavre ». « Au bout de 17 heures d'audition aujourd'hui, la garde à vue est levée », a indiqué à l'aube devant la presse Me Isabelle Colombani, avocate du grand-père, Philippe Vedovini. « Il y avait peut-être des zones d'ombre à lever, mais voilà... », a-t-elle ajouté en souriant.
Les enquêteurs « avaient depuis hier beaucoup de questions à nous poser. On a répondu à l'intégralité des questions », a déclaré l'avocate. « On n'est pas sur des états d'âme. On est sur des éléments précis, factuels », avait-elle dit plus tôt mercredi.
Selon Me Julien Pinelli, la grand-mère Anne Vedovini « a tenu à participer à ce qui pourrait naturellement s'apparenter à une épreuve, mais elle a tenu à le faire dans la mesure où elle estimait que c'était sa contribution aussi à cette enquête dont elle attend aujourd'hui les réponses ».
« Situation de l'enquête »
Depuis mardi matin, une possible piste familiale semblait se dessiner. Philippe et Anne Vedovini, parents de Marie, la mère d'Émile, ainsi que deux enfants majeurs du couple avaient été interpellés au petit matin dans leur mas du sud-est de la France, à La Bouilladisse, entre Aix-en-Provence et Aubagne. Le procureur avait alors indiqué qu'il s'agissait d' »une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois ».
Leur domicile avait également été perquisitionné: un véhicule SUV et une remorque à cheval y avaient été saisis. Selon une source proche du dossier, « une dizaine d'auditions de témoins » ont également eu lieu. Sans doute notamment d'autres enfants du couple Vedovini, une famille croyante et discrète de 10 enfants, dominée par la figure rigoriste du grand-père, 59 ans.
Le mystère reste entier
Émile, âgé de deux ans et demi, a disparu le 8 juillet 2023, alors qu'il venait d'arriver chez ses grands-parents dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, dans les Alpes françaises. Les parents du garçonnet n'étaient pas sur place au moment de la disparition, contrairement à plusieurs autres membres de la famille.
Malgré plusieurs jours de battues, aucune trace de l'enfant n'avait été retrouvée dans cette zone escarpée et isolée. Pendant neuf mois, l'enquête n'a rien donné de concret, jusqu'à la découverte fortuite, fin mars 2024 par une promeneuse, du crâne et de dents de l'enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte. Des vêtements et un petit bout d'os avaient également été retrouvés dans la même zone.
Le 13 mars dernier, la présence d'enquêteurs au Haut-Vernet a relancé les spéculations. Les gendarmes avaient saisi devant l'église paroissiale une grande jardinière, dans laquelle des traces de sang ont été retrouvées, selon une source proche du dossier à l'AFP.
Les quatre proches du petit Émile, un enfant de deux ans disparu en 2023 dont la mort a ému la France entière, sont ressortis libres de leur garde à vue jeudi matin, avant une prise de parole très attendue du parquet sur ce décès toujours inexpliqué.Les avocats des grands-parents maternels avaient annoncé dans la nuit la levée prochaine de leurs gardes à vue dans les locaux de la gendarmerie à Marseille (sud-est), où ils étaient interrogés depuis mardi matin. Une source proche du dossier a ensuite annoncé la levée de celles de deux de leurs enfants, un oncle et une tante d'Émile.Tous les regards se tournent désormais vers le tribunal judiciaire d'Aix-en-Provence, près de Marseille, où le procureur Jean-Luc Blachon doit s'adresser à la presse à la mi-journée. Dans un bref communiqué tard mercredi, le...
Les plus commentés
La dangereuse fuite en avant du Hezbollah
Presque six ans après la crise, le Liban décide (enfin) d’émettre de nouveaux billets de banque
Municipales : Beyrouth, quadrature du cercle ?