
Des élèves à l'entrée d'une école au Liban. (Crédit : Hassan Assal)
La Ligue des enseignants contractuels des écoles primaires publiques libanaises (LECP) a annoncé avoir déposé un préavis de grève dans les écoles publiques de mercredi matin à dimanche soir, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Plus tard, la Ligue des professeurs de l'Université libanaise a elle annoncé qu'elle observerait une grève dans les bureaux de l'université les jeudi 20 et vendredi 21 mars.
Selon un communiqué publié par la LECP, l'appel à la grève a été lancé en réponse au fait que les enseignants ont été privés de leurs indemnités d'assiduité et de productivité pour l'été. En outre, les enseignants réclament également une revalorisation de leur salaire horaire contractuel, qui s'élève actuellement à 8 dollars, afin qu'il revienne à 13 dollars « comme avant ». Le comité a indiqué que la grève serait élargie le jeudi, car certaines écoles n'ont pas reçu la décision de grève mardi soir.
Avant la grève, la LECP avait préparé une enquête qui avait révélé que 99,7 % des enseignants concernés étaient mécontents de l'annulation de l'allocation de productivité au semestre d'été, tandis que 97,4 % des enseignants se disaient insatisfaits du salaire horaire contractuel de 8 dollars.
Selon la déclaration publiée par la responsable de la LECP, Nisrine Chahine, la grève vise à « ouvrir la voie à des négociations avec le ministère de l'Éducation et le gouvernement pour rétablir les droits des collègues sous contrat ». En fonction des résultats obtenus, la grève pourrait être prolongée, a-t-elle ajouté.
Au début du mois, la ministre de l'Éducation, Rima Karamé, avait annoncé une augmentation du salaire horaire des enseignants contractuels publics à 366 000 L.L. (environ 4 $) pour les niveaux primaire et secondaire et à 660 000 L.L. (environ 7,3 $) pour l'enseignement secondaire. Elle a également indiqué que la prime de productivité serait incorporée dans les salaires des enseignants du secteur public.
Mercredi soir, la Ligue des professeurs de l'Université libanaise a elle annoncé qu'elle observerait une grève dans les bureaux de l'université les jeudi 20 et vendredi 21 mars. Elle réclame notamment que « le paiement de l'indemnité pour ce mois soit effectué dans le délai imparti ». « Cette action constitue un premier avertissement, ajoute la Ligue. Elle est le résultat des tentatives continues de rencontrer la ministre de l'Éducation via son bureau et ses conseillers, qui avaient promis de nous contacter, puis ont disparu et ne répondent pas à nos appels ».
Le système éducatif libanais, tant public que privé, est en crise depuis que la livre libanaise a commencé à se déprécier en 2019 au début de la crise économique et financière. La situation s'est aggravée avec la pandémie de Covid-19, la double explosion au port de Beyrouth en août 2020 et une vague de démissions et de grèves d'enseignants alors que les salaires perdaient de leur valeur. La guerre entre Israël et le Hezbollah, qui a débuté le 8 octobre 2023, a encore paralysé le secteur, détruisant de nombreuses écoles au Liban-Sud, dans la banlieue-sud de Beyrouth et dans la Békaa.
Les plus commentés
Reconstruction : face à la communauté internationale, le Hezbollah à court d’options
« Pourquoi Israël les vise ? » Au Liban-Sud, même les préfabriqués ne sont plus un refuge
Le Liban et Chypre seront à nouveau reliés par ferry