
La procureure générale près la cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun. Photo ANI
Une dizaine de jours avant son départ à la retraite prévu le 1er mars, la procureure générale près la Cour d’appel du Mont-Liban, Ghada Aoun, a engagé lundi des poursuites contre cinq banques et contre l’ex-gouverneur de la Banque du Liban (BDL), Riad Salamé. Les dossiers en question ont été transférés au Premier juge d’instruction près la Cour d’appel du Mont-Liban, Nicolas Mansour.
Sous le chef d’abus de confiance et de blanchiment d’argent, la juge Aoun accuse les établissements bancaires d’avoir fait sortir du pays 3,5 milliards de dollars au total, entre le début de la crise financière (octobre 2019) et mars 2020. Depuis cette époque, ces mêmes établissements imposent pourtant des restrictions maximales aux Libanais, limitant de manière drastique leurs retraits d’argent.
Ghada Aoun accuse M. Salamé d’avoir accordé aux banques ciblées des prêts en dollars frais. Selon nos informations, la magistrate a notifié sa décision au chef du parquet de cassation, Jamal Hajjar, qui, semble-t-il, ne coopérera pas. Il avait en effet demandé par le passé à la magistrate de lui remettre tous les dossiers financiers qu’elle traitait, notamment ceux liés à l’ex-gouverneur de la BDL. Face au refus de Mme Aoun, il avait, en juin 2024, interdit à tous les services sécuritaires de se conformer à ses instructions. C’est d’ailleurs pour cette raison que la magistrate s’est contentée de notifier les représentants des établissements bancaires par le biais d’huissiers civils et de LibanPost, affirme à L’OLJ une source informée.
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