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Dernières Infos - Diplomatie

Alger rejette les accusations d'"escalade" de Paris, dénonce une "campagne de désinformation"

Photo d'illustration/Montage AFP

L'Algérie a rejeté samedi les accusations françaises « d'escalade » et « d'humiliation » après le renvoi vers Paris d'un influenceur algérien qui avait été expulsé vers son pays, dénonçant une « campagne de désinformation » à l'encontre d'Alger.

Historiquement tumultueuses, les relations entre l'Algérie et la France, ancienne puissance coloniale, se sont envenimées ces dernières semaines avec notamment l'arrestation d'un écrivain franco-algérien à Alger et d'influenceurs algériens en France.

« L'Algérie n'est, d'aucune façon, engagée dans une logique d'escalade, de surenchère ou d'humiliation », a affirmé samedi le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué. « L'extrême droite revancharde et haineuse, ainsi que ses hérauts patentés au sein du gouvernement français, mènent actuellement une campagne de désinformation, voire de mystification, contre l'Algérie », a-t-il ajouté.

Le ministère réagissait aux propos de deux ministres français qui avaient dénoncé le renvoi par Alger d'un ressortissant algérien que la France avait expulsé dans son pays. Vendredi, le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a affirmé que « l'Algérie cherche à humilier la France ». « En gardant notre sang froid (...) on doit désormais évaluer tous les moyens qui sont à notre disposition, vis-à-vis de l'Algérie », a-t-il ajouté.

Expulsion « arbitraire »

Son collègue aux Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a renchéri en affirmant que « la France n'aura pas « d'autre possibilité que de riposter » si « les Algériens continuent cette posture d'escalade ». Parmi « les leviers que nous pourrions activer » figurent « les visas (...), l'aide au développement », a-t-il déclaré sur la chaîne LCI, en se disant « stupéfait » que « les autorités algériennes aient « refusé de reprendre un de leurs ressortissants ».

« Doualemn », un influenceur de 59 ans, avait été interpellé à Montpellier, dans le sud de la France, après une vidéo litigieuse sur TikToK et mis dans un avion jeudi pour l'Algérie d'où il a été renvoyé en France le soir même, l'Algérie l'ayant « interdit de territoire », selon le ministère français de l'Intérieur. L'expulsion de « Doualemn » est « arbitraire et abusive », a estimé samedi le ministère algérien des Affaires étrangères.

Il affirme que cet homme vit en France depuis 36 ans, possède une carte de séjour depuis 15 ans, est père de deux enfants nés de son mariage avec une Française et a un emploi stable depuis 15 ans. Pour le ministère algérien, « l'ensemble de ces données lui confère indubitablement des droits que son expulsion précipitée et contestable l'a empêché de faire valoir tant devant les juridictions françaises qu'européennes ».

« Abus de pouvoir »

Il ajoute que l'expulsion le prive d'un procès en bonne et due forme « qui constitue un rempart contre l'abus de pouvoir ». Par ailleurs, Alger accuse la France de violer « les dispositions de la Convention consulaire algéro-française » de 1974, soulignant qu'elle « n'a cru devoir informer la partie algérienne ni de l'arrestation, ni de la mise en garde à vue, ni de la détention, ni encore de l'expulsion du ressortissant en cause ».

« La décision algérienne dans cette affaire est animée par le souci de lui permettre de répondre aux accusations qui sont portées contre lui, de faire valoir ses droits et de se défendre dans le cadre d'un processus judiciaire juste et équitable sur le territoire français », est-il ajouté.

Depuis début janvier, quatre autres influenceurs algériens sont concernés par des procédures en France pour des propos haineux. Autre sujet de tension entre les deux pays, l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, 75 ans, malade, est incarcéré depuis mi-novembre en Algérie pour atteinte à la sûreté de l'Etat.

Le président français Emmanuel Macron, qui appelle à sa libération, avait jugé début janvier que l'Algérie se « déshonore, à empêcher un homme gravement malade de se soigner ». L'Algérie avait qualifié ces propos d' »immixtion éhontée et inacceptable dans une affaire interne algérienne ».

L'Algérie a rejeté samedi les accusations françaises « d'escalade » et « d'humiliation » après le renvoi vers Paris d'un influenceur algérien qui avait été expulsé vers son pays, dénonçant une « campagne de désinformation » à l'encontre d'Alger.Historiquement tumultueuses, les relations entre l'Algérie et la France, ancienne puissance coloniale, se sont...