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Monde - France

Le nouveau Premier ministre, Michel Barnier, consulte pour composer son gouvernement

Chargé de « constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays », Michel Barnier va devoir trouver les bons équilibres pour ne pas tomber à la première motion de censure.

Le nouveau Premier ministre français Michel Barnier à son arrivée à la cérémonie de passation de pouvoir à l'Hôtel Matignon, à Paris, le 5 septembre 2024. Photo AFP / STEPHANE DE SAKUTIN

En France Michel Barnier qui a promis « des changements et des ruptures » dès sa nomination comme Premier ministre, a entamé des consultations vendredi avec son prédécesseur et les dirigeants de son parti de droite, qui ont posé leurs conditions pour une participation à un gouvernement.

« On veut sortir la France du blocage et on a dit qu'on assumerait nos responsabilités. Mais on ne le fera que sur un programme qui donne la garantie de répondre aux préoccupations des Français », a déclaré le chef de file de son parti Les Républicains à la chambre basse du parlement français, Laurent Wauquiez, citant « la revalorisation du travail », « les comptes publics », l'immigration et l'insécurité.

De son côté le prédécesseur de M. Barnier au poste de Premier ministre, Gabriel Attal, a assuré que les députés macronistes dont il est le chef de file sera « ouvert à des compromis avec d'autres forces politiques », et n'aura « ni volonté de blocage, ni soutien inconditionnel ». Les consultations se passent « très bien », elles sont « pleines d'énergie », a assuré Michel Barnier avant un rendez-vous de travail avec le président français Emmanuel Macron à la mi-journée.

Chargé de « constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays », l'expérimenté ex-négociateur européen du Brexit âgé de 73 ans se sait déjà en sursis et va devoir trouver les bons équilibres pour ne pas tomber à la première motion de censure.

Il a tendu des perches dès sa première prise de parole. « Il faudra beaucoup d'écoute » et « du respect à l'égard de toutes les forces politiques qui sont représentées » au Parlement, y compris le parti d'extrême droite arrivé en tête aux européennes de juin, le Rassemblement national (RN), dont dépend sa survie politique, a-t-il affirmé.

« Trahison démocratique »

« L'école restera la priorité du gouvernement », de même que d'autres chantiers dont « l'accès aux services publics », « la sécurité au quotidien », « la maîtrise de l'immigration » ou encore le travail et le pouvoir d'achat, a assuré M. Barnier qui sera l'invité du journal de 20H (18H00 GMT) sur la chaîne de télévision TF1, promettant « des changements et des ruptures ».

Le nouveau Premier ministre ne pourra pas compter sur la gauche. « Aucune personnalité du PS ne sera dans son gouvernement, je n'ai aucun doute là-dessus », a assuré le patron des socialistes Olivier Faure, confirmant que la gauche déposera une motion de censure et dénonçant « une trahison démocratique » par rapport au résultat des législatives où la gauche était arrivée en tête.

A l'extrême droite, le RN n'ira pas non plus au gouvernement mais ne votera pas de censure sauf si « le Premier ministre s'éloignait terriblement de (ses) attentes » sur le pouvoir d'achat, l'immigration, l'insécurité ou l'instauration de la proportionnelle, selon son vice-président Sébastien Chenu.

Une positionnement qui fait dire à la gauche que le RN est désormais le « faiseur de rois ». Emmanuel Macron « se place en cohabitation avec le Rassemblement national », a estimé Lucie Castets, qui était la candidate de la gauche pour Matignon.

Restent donc les membres de l'ex-majorité, qui seront « nombreux à aider » le nouveau Premier ministre, selon l'un de ses prédécesseurs Edouard Philippe qui le rencontrera dimanche, tout comme l'ex Première ministre Elisabeth Borne samedi. Pas vraiment idéal toutefois pour incarner les « ruptures » annoncées.

« Dette financière et écologique »

Une fois le gouvernement formé, le Premier ministre devra ensuite prononcer une déclaration de politique générale à l'Assemblée. M Barnier sera reçu samedi par sa présidente Yaël Braun-Pivet pour en discuter.

M. Barnier a promis « des changements et des ruptures » et laissé augurer de choix difficiles avec la volonté affichée de « dire la vérité » sur « la dette financière et écologique ». La dette de la France atteint 110% du PIB et le déficit public est estimé à 5,5% du PIB, quand le Pacte de stabilité de l'UE limite celui-ci à 3% et la dette à 60% du PIB d'un Etat-membre.

Sa nomination a mis fin à soixante jours de suspense consécutifs aux législatives anticipées de juillet, qui ont débouché sur une Assemblée nationale fragmentée en trois blocs : gauche, centre droit et extrême droite. Ce scrutin avait été convoqué après la dissolution de l'Assemblée décidée par M. Macron dans le sillage d'une déroute de sa majorité aux élections européennes de début juin, où l'extrême droite était arrivée en tête.

Doté d'une solide expérience en France comme à Bruxelles, Michel Barnier est réputé bon médiateur et a été ministre à plusieurs reprises, notamment sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy. Il devra user de toutes ses qualités diplomatiques pour former un gouvernement susceptible de mettre fin à la plus grave crise politique de la Ve République - le régime politique en vigueur en France depuis 1958.

En France Michel Barnier qui a promis « des changements et des ruptures » dès sa nomination comme Premier ministre, a entamé des consultations vendredi avec son prédécesseur et les dirigeants de son parti de droite, qui ont posé leurs conditions pour une participation à un gouvernement.« On veut sortir la France du blocage et on a dit qu'on assumerait nos...
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