Trois jours après une série de sabotages sur les lignes à grande vitesse, la circulation des trains a repris normalement lundi en France, tandis que les réseaux de fibre optique de plusieurs opérateurs ont été à leur tour visés dans la nuit par des actes malveillance, en plein Jeux olympiques de Paris.
Ces actes de « sabotage nocturne » ont touché les installations des opérateurs Free et SFR notamment dans six départements situés dans le sud-ouest, le sud-est, l'est et le nord de la France, a appris l'AFP de source policière, confirmant une information du quotidien Le Parisien.
La direction de Free a par ailleurs signalé à l'AFP des incidents dans deux autres départements de l'est et du sud-est.
Paris, cœur des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août), n'a pas été touché, a ajouté la source policière.
Ces actes de malveillance ont affecté aussi bien des clients fixes que des clients mobiles de SFR, ainsi que les opérateurs étrangers empruntant ses réseaux (Vodafone, British telecom...), selon une autre source policière.
L'opérateur a tenu à en minimiser les perturbations, qui n'ont visé que son réseau longue distance.
« Côté client final chez SFR, il y a peu d'impact car le réseau longue distance, ce sont des grosses boucles et c'est rerouté quand il est coupé », a expliqué le groupe à l'AFP. « Ce matin (...) il n'y a que 10.000 clients fixe (impactés), ce qui est ridicule à l'échelle du réseau ».
Ces actes n'ont fait l'objet d’aucune revendication à ce stade, selon une source proche du dossier.
Ils interviennent trois jours après les « sabotages » qui ont visé plusieurs lignes de trains à grande vitesse.
Interpellation
Dans la nuit de jeudi à vendredi, des câbles de fibre optique passant près des voies et garantissant la transmission d'informations de sécurité pour les conducteurs (feux rouges, aiguillages...) ont été coupés et incendiés à divers endroits du réseau TGV.
Une opération « bien préparée », organisée par une « même structure », selon une source proche de l'enquête.
Le sabotage est survenu à quelques heures seulement de la cérémonie d'ouverture des JO, alors que de nombreux voyageurs avaient prévu de rallier la capitale ou de partir en vacances, provoquant une pagaille monstre dans les gares vendredi au petit matin.
Le trafic est revenu à la normale lundi matin, y compris concernant les trains Eurostar vers Londres et Bruxelles.
L'enquête sur ces actes, ouverte par le parquet de Paris, se poursuit pour identifier les auteurs.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a affirmé lundi sur la chaîne de télévision France 2 que les services avaient « identifié un certain nombre de profils qui auraient pu commettre » ces sabotages, « extrêmement bien ciblés ».
« C'est le mode traditionnel d'action de l'ultragauche », a-t-il commenté, tout en appelant à « être prudent ». « La question est de savoir s'ils ont été manipulés ou est-ce que c'est pour leur propre compte », a-t-il ajouté.
Plusieurs médias ont reçu samedi un message de soutien aux sabotages, signé d'une mystérieuse « délégation inattendue ». Il justifie les actions et critique les JO en recourant à une dialectique utilisée par les militants de l'ultragauche anarchiste.
Pour autant, aucun détail sur les actions menées n'y est fourni. Selon une source proche du dossier, il ne s'agit « pas d'une revendication à proprement parler » mais plutôt d'un message se félicitant des sabotages.
Dimanche, un militant de la mouvance de l'ultragauche a été interpellé sur un site de la compagnie ferroviaire publique française (SNCF) près de Rouen (nord-ouest), selon une source policière.
Dans la voiture de cet homme placé en garde à vue, les enquêteurs ont découverts « des clés d'accès à des locaux techniques de la SNCF », des « pinces coupantes, un « jeu de clés universelles ».
Cette interpellation est « sans rapport » avec l'enquête menée sur les sabotages de vendredi des lignes TGV, a toutefois indiqué une source proche du dossier.
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