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Dernières Infos - Reportage

A Moscou, de jeunes Russes sous le choc de la mort de Navalny

A Moscou, de jeunes Russes sous le choc de la mort de Navalny

Le chef de l'opposition russe et blogueur anticorruption Alexei Navalny lors d'une marche commémorative marquant le premier anniversaire de l'assassinat de l'homme politique russe Boris Nemtsov dans le centre de Moscou, le 27 février 2016. Photo AFP / KIRILL KUDRYAVTSEV AFP

"L'espoir est mort": à Moscou, de jeunes Russes se disent vendredi sous le choc et désemparés après la mort du principal opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, qui symbolise la disparition du rêve d'un changement dans le pays.

"J'en tremble ! Je ressens de telles émotions comme si j'avais perdu un parent", réagit auprès de l'AFP Maria, une informaticienne de 22 ans qui, comme les autres personnes interrogées, préfère ne pas donner son nom de famille. Elle souligne "une grande perte pour toute l'opposition russe", une "tragédie".

Si Alexeï Navalny, l'ennemi juré du Kremlin, était enfermé en prison depuis son retour en Russie début 2021, il représentait malgré tout pour une partie de la population l'espoir lointain d'une fin de l'autoritarisme et de l'ère Poutine.

Le charismatique militant anticorruption était surtout populaire auprès de la jeunesse des grandes villes, à l'exemple de Moscou, où il était arrivé deuxième à l'élection municipale de 2013, la dernière à laquelle il avait été autorisé à se présenter. Il est mort vendredi dans une prison de l'Arctique où il avait récemment été transféré, selon les autorités.

"Nous espérons que c'est faux. Pour être honnête, c'est difficile à croire. Penser à ce qui va se passer ensuite est effrayant, ce que l'Etat peut faire à ses citoyens", se lamente Marc, étudiant de 18 ans. Valeria est guide touristique. Pour cette femme de 28 ans, Alexeï Navalny était "un symbole de l'espoir d'un avenir meilleur pour la Russie". "J'ai l'impression qu'avec sa mort, cet espoir meurt aussi", déplore-t-elle.

"Désir de partir" 

"Si cet espoir était encore présent d'une manière ou d'une autre, il est désormais encore plus faible", poursuit la jeune femme. Après près d'un quart de siècle de pouvoir de Vladimir Poutine et deux ans de conflit avec l'Ukraine, "beaucoup de gens vont abandonner, parce que les gens ont toujours besoin d'un symbole dans toute forme de résistance", estime-t-elle.

La mort de M. Navalny après un empoisonnement dont il accusait le Kremlin et trois années de détention prive une opposition déjà exsangue de sa figure de proue. La quasi totalité des figures de la contestation sont derrière les barreaux ou en exil à l'étranger.

"Je n'arrive toujours pas à y croire, mais si c'est vrai, c'est une tragédie personnelle pour moi et pour beaucoup de gens que je connais", explique à l'AFP Arthur, étudiant de 27 ans. Pour lui comme pour de nombreux autres de sa génération, "Navalny représentait une certaine image de changements positifs à l'avenir, de réformes futures qui peuvent nous amener à de meilleures conditions que celles que nous avons". Arthur se dit même en "colère" et ressentir le "désir de partir".

La Russie a connu un exode difficile à chiffrer depuis le début de l'assaut en Ukraine et la mobilisation militaire partielle décrétée en septembre 2022 par Vladimir Poutine. Il s'agit souvent de jeunes gens éduqués et habitant les grandes villes: le public de Navalny. "On ne croit plus à la possibilité de changements pour le mieux", se désole Arthur.



"L'espoir est mort": à Moscou, de jeunes Russes se disent vendredi sous le choc et désemparés après la mort du principal opposant à Vladimir Poutine, Alexeï Navalny, qui symbolise la disparition du rêve d'un changement dans le pays.

"J'en tremble ! Je ressens de telles émotions comme si j'avais perdu un parent", réagit auprès de l'AFP Maria,...