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Dernières Infos - Mali

La junte ordonne le retrait de France 2 des bouquets télévisuels

Une pirogue sur la rivière du Niger à Bamako, photographiée le 26 janvier 2024. Photo OUSMANE MAKAVELI / AFP

Les autorités dominées par les militaires au Mali ont ordonné le retrait de la télévision française France 2 de tous les bouquets audiovisuels pendant quatre mois en raison d'un sujet sur la situation sécuritaire dans le pays, indiquent des documents officiels consultés par l'AFP jeudi.

La Haute autorité de la communication reproche au sujet diffusé en janvier par France 2 dans son journal du soir de se livrer à "une apologie du terrorisme" en opposant "la puissance de feu des groupes armés terroristes" à celle des forces armées maliennes.

Elle accuse France 2 de tenter de "justifier" rétroactivement par la gravité de la situation actuelle au Mali la présence jusqu'en 2022 de la force antjihadiste française Barkhane. Les forces françaises se sont retirées en 2022 dans un contexte de grave détérioration des relations entre Bamako et Paris après le double coup d'Etat militaire de 2020 et 2021.

La junte s'est depuis tournée militairement et politiquement vers la Russie.

L'Autorité impute à France 2 de n'avoir rapporté aucun contredit officiel malien.

Dans son courrier adressé aux distributeurs, elle parle de "manquements graves" à la déontologie journalistique, visant à "démoraliser les troupes et la population".

Les colonels maliens ont suspendu en 2022 les médias français France 24 et Radio France Internationale, très suivis. Les correspondants d'un certain nombre de médias étrangers ont été contraints au départ, à l'exil ou au silence faute de pouvoir travailler.

Des militaires se sont également emparés du pouvoir par la force en 2022 et 2023 au Burkina Faso et au Niger voisins du Mali, et ont pris des mesures contre la presse étrangère.

Reporters sans frontières (RSF) écrivait dans un rapport en 2023 que le Sahel menaçait de devenir "la plus grande zone de non-information de l'Afrique".

Pas de Français embarqués vers le Niger

Par ailleurs, des compagnies aériennes desservant Niamey, capitale du Niger, ont décidé de ne plus embarquer de passagers Français vers cette destination, a appris mercredi l'AFP de sources aéroportuaires.

« Selon les autorités nigériennes, tout passager de nationalité française n'est plus autorisé à rentrer sur le territoire nigérien, par conséquent ces derniers ne seront plus acceptés sur nos vols sur cette destination », indique une note interne d'Air Burkina consultée par l'AFP.

« Les passagers français à destination de Niamey ne peuvent plus embarquer à bord » des avions de la compagnie Royal Air Maroc (RAM, « sans autorisation spéciale des autorités nigériennes et ce depuis près d'une semaine », selon une source proche de la compagnie.

Sollicitées par l'AFP, d'autres compagnies desservant Niamey, Ethiopian Airlines, Asky, Air Tunisie et Turkish Airlines, n'ont pas répondu dans un premier temps à la question de savoir si elles continuaient à embarquer des ressortissants français vers le Niger.

Également interrogées, les autorités nigériennes n'ont pour l'instant pas confirmé que les Français souhaitant ou devant venir à Niamey étaient désormais persona non grata sur leur territoire.

Plusieurs Français ont récemment été refoulés à leur arrivée à l'aéroport de Niamey, selon des sources aéroportuaires.

Les relations entre la France et le Niger n'ont cessé de se dégrader depuis le coup d'Etat militaire du 26 juillet 2022 qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum.

L'ambassade de France au Niger, dont Paris avait annoncé la fermeture peu avant Noël, est officiellement close « jusqu'à nouvel ordre », et poursuivra ses activités depuis Paris, avait annoncé mardi le ministère des Affaires étrangères français.

Les autorités dominées par les militaires au Mali ont ordonné le retrait de la télévision française France 2 de tous les bouquets audiovisuels pendant quatre mois en raison d'un sujet sur la situation sécuritaire dans le pays, indiquent des documents officiels consultés par l'AFP jeudi.

La Haute autorité de la communication reproche au sujet...