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Dernières Infos - Royaume-Uni

Immigration: semaine à haut risque pour Rishi Sunak

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak lors d'une interview à Boston, dans l'est de l'Angleterre, le 8 novembre 2023. Photo AFP/DARREN STAPLES

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak affronte l'une des semaines les plus périlleuses de son mandat, menacé par une fronde de l'aile droite du parti conservateur concernant son projet d'expulser les migrants clandestins vers le Rwanda.

Le chef du gouvernement tente d'unir son parti à la veille d'un vote décisif à la Chambre des communes sur son projet de loi contre l'immigration illégale, le "plus sévère" jamais proposé mais encore jugé trop faible par les élus conservateurs partisans d'une ligne dure.

Différentes factions des Tories se réunissent lundi pour déterminer si leurs députés soutiendront ou non ce plan, troisième version d'un projet controversé porté initialement par l'ancien Premier ministre Boris Johnson et bloqué par la justice.

Après que la Cour suprême britannique l'a jugé illégal en novembre, s'inquiétant pour la sécurité des migrants expulsés, ce nouveau plan doit permettre d'inscrire dans la loi que le Rwanda est un "pays sûr". Il propose également de ne pas appliquer aux expulsions certaines sections de la loi britannique sur les droits humains, afin de limiter les recours en justice.

Les membres de l'aile droite de la majorité, dont le porte-voix est l'ex-ministre de l'Intérieur Suella Braverman, pourraient toutefois refuser de voter en faveur de ce projet aux allures de dernière chance. 

Ils estiment en effet que Londres devrait se retirer de la Convention européenne des droits de l'Homme et autres conventions internationales sur les droits humains, pour empêcher tous les recours légaux d'aboutir.

Un texte trop "faible"

Le dossier, érigé en priorité par le gouvernement, menace de faire imploser la majorité, un an après l'arrivée de Rishi Sunak à Downing Street et à quelques mois des législatives.

Après près de 14 ans au pouvoir, les conservateurs sont largement devancés dans les sondages par les travaillistes et selon les médias britanniques, le Premier ministre a déclaré la semaine dernière qu'ils devaient désormais "s'unir ou mourir".

Avec certains de ses ministres de premier plan, comme le chef de la diplomatie David Cameron, Rishi Sunak a multiplié les rencontres avec les députés conservateurs ce week-end pour tenter de s'assurer de leur soutien et étouffer les rébellions internes au parti. 

Différentes factions des Tories, des Brexiters radicaux du Groupe de recherche européen (ERG) aux conservateurs plus modérés du groupe One Nation, se rencontrent lundi pour examiner le projet avec des avocats et tenter de déterminer quelle sera leur position lors du vote.

La rébellion de 28 députés conservateurs pourrait entraîner le rejet de ce projet en seconde lecture - une première à un stade aussi précoce de l'examen d'un texte gouvernemental depuis près de quarante ans.

Robert Jenrick, ministre délégué à l'Immigration censé porter ce texte devant le Parlement, a présenté sa démission mercredi, jour de la publication du projet, qu'il a estimé ne pas aller "assez loin". Il a déclaré dimanche à la BBC qu'il ne soutiendrait pas ce plan en l'état.

Suella Braverman, limogée par Rishi Sunak le mois dernier, martèle également que cette nouvelle version du projet est "vouée à l'échec" et que les conservateurs risquent "l'oubli électoral" lors des élections législatives, prévues d'ici à janvier 2025, si ce plan échoue une fois de plus.

En juin 2022, un premier vol qui devait emmener une poignée de migrants à Kigali avait été annulé à la dernière minute après une injonction d'un juge de la Cour européenne des droits de l'Homme.

Le ministre britannique de la Défense Grant Shapps a affirmé lundi sur Sky News que 99,5% des recours individuels contre les expulsions ne pourraient pas aboutir avec ce nouveau projet de loi.

"Nous ferons décoller ces avions. Nous dissuaderons les immigrés clandestins de venir ici, et nous arrêterons enfin les bateaux" qui arrivent sur les côtes britanniques, avait également affirmé Rishi Sunak jeudi lors d'une conférence de presse.

Quelque 29.700 personnes sont arrivées au Royaume-Uni cette année à bord de petits bateaux, contre 45.700 en 2022, un recul que le gouvernement met sur le compte de l'effet dissuasif du durcissement de sa politique.


Le Premier ministre britannique Rishi Sunak affronte l'une des semaines les plus périlleuses de son mandat, menacé par une fronde de l'aile droite du parti conservateur concernant son projet d'expulser les migrants clandestins vers le Rwanda.

Le chef du gouvernement tente d'unir son parti à la veille d'un vote décisif à la Chambre des communes sur...