Le chef de la CGTL réclame une augmentation des salaires "liée au taux de change"

Le président de la Confédération générale des travailleurs libanais (CGTL), Béchara Asmar, a transmis mardi une série de revendications au Premier ministre sortant, Nagib Mikati, parmi lesquelles un augmentation des salaires du privé et du public, le jour même où la livre libanaise a atteint un record de dépréciation à 100.000 LL pour un dollar sur le marché parallèle.

De telles augmentations de salaires "avaient déjà été discutées quand le dollar avait atteint 40.000 LL. Aujourd’hui, il avoisine les 100.000 LL, et les augmentations évoquées ne sont plus suffisantes", a affirmé M. Asmar, selon le compte Twitter du Grand Sérail.

Le syndicaliste a donc demandé au ministre sortant du Travail, Moustapha Bayram, de relancer le comité ministériel chargé d’étudier les répercussions de la crise, qui avait déjà examiné de précédentes augmentations, et d'approuver une nouvelle hausse des salaires "conforme à la situation actuelle et qui se basera sur les fluctuations du taux du dollar par rapport à la livre". "Nous sommes confrontés à des changements constants du taux du dollar", a ajouté M. Asmar qui a dénoncé le manque d’initiatives des responsables pour stabiliser le taux de change.

M. Asmar a par ailleurs discuté avec le chef du gouvernement sortant de la question du calcul des droits de douane sur les importations, appelées "dollar douanier", dont le taux a été triplé fin février, de 15.000 à 45.000 livres libanaises pour un billet vert, et qui pourrait "augmenter encore et encore", selon lui.

Le syndicaliste a également évoqué avec M. Mikati la situation de l’Université libanaise "dont l’avenir est en jeu", et celle des indemnités de transport pour les militaires, dont il a réclamé le doublement.

Face à ces revendications, le Premier ministre sortant a affirmé qu’elles pourraient être étudiées "lors d’une réunion du Conseil des ministres la semaine prochaine", à son retour d'un voyage à Rome et à la Cité du Vatican, où il sera reçu par le Pape François.