Le CPL affirme avoir le "soutien" de Bkerké sur son projet de division de la municipalité de Beyrouth

Le député du Courant patriotique libre (CPL, aouniste) Nicolas Sehnaoui a affirmé mardi que le patriarche maronite Béchara Raï "soutient l'idée" d'une proposition de loi aouniste visant à diviser en deux la municipalité de Beyrouth, selon des propos prononcés à l'issue d'une visite d'une délégation du CPL à Bkerké.

Déposée en juillet 2022 par M. Sehnaoui (Beyrouth I), Edgar Traboulsi (Beyrouth II) et César Abi Khalil (Chouf-Aley), cette proposition de loi est loin de faire l'unanimité dans la classe politique libanaise. Les trois parlementaires porteurs du projet se sont rendus mardi matin au siège du patriarcat maronite pour le défendre.

"Les circonstances mettent en péril la parité (confessionnelle, ndlr) de la municipalité" a affirmé Nicolas Sehnaoui à l'issue de l'entrevue. Il a ensuite indiqué effectuer "une tournée auprès des différents responsables politiques et religieux" pour obtenir leur soutien vis-à-vis de la proposition de loi. "Il s'agit de diviser Beyrouth en deux circonscriptions comme pour les élections législatives, avec dans chacune des municipalités, un conseil de 12 membres", a-t-il ajouté. Le conseil municipal actuel compte 24 membres. "Le patriarche s'est montré compréhensif et soutient l'idée", a déclaré le député de Beyrouth. Le dossier présidentiel n'a pas été évoqué, a ajouté M. Sehnaoui, alors que le pays demeure sans président depuis la fin du mandat de Michel Aoun fin octobre 2022 et que Bkerké plaide pour une entente interchrétienne sur cette élection.

De nombreux membres chrétiens avaient présenté leur démission du conseil municipal de Beyrouth depuis les dernières élections (municipales) de 2016 pour protester contre la mauvaise gestion de la capitale. La défense de la parité islamo-chrétienne dans l'administration libanaise est l'un des chevaux de bataille du CPL. 

Le projet des députés CPL de diviser la municipalité de Beyrouth a été maintes fois critiqué par d'autres élus. "Derrière Beyrouth I et Beyrouth II se cachent Beyrouth-Est et Beyrouth-Ouest", avait déclaré le député contestataire Waddah Sadek à L'Orient-Le Jour.