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Dernières Infos - Sécurité

Violente charge chinoise contre l"hystérie" et le "protectionnisme" de Washington

Le chef de la diplomatie chinoise Wang Yi lors d’une conférence sur la sécurité de Munich, en Allemagne, le 18 février 2023. Photo Odd ANDERSEN / AFP

Le chef de la diplomatie chinoise a livré samedi une violente charge contre Washington, dénonçant sa réaction "hystérique" au survol d'un ballon et son "protectionnisme".

Devant un parterre de dirigeants et experts internationaux réunis à la Conférence sur la sécurité de Munich, Wang Yi a dressé un réquisitoire en règle contre les Etats-Unis. Première cible: la réaction américaine, jugée "absurde et hystérique" au survol du territoire américain par un ballon chinois. Cet aéronef, un ballon d'espionnage selon Washington, un objet "civil" assure Pékin, a été abattu le 4 février par un avion de l'armée de l'air américaine.

"Abus" de la force 

"Il y a beaucoup de ballons dans le ciel, de différents pays. Voulez-vous abattre chacun d'entre eux? Cela ne montre pas que l'Amérique est forte", s'est emporté à la tribune Wang Yi. Pour ce haut-diplomate chinois, "c'est un abus à 100% de l'utilisation de la force (...)".

Il s'agissait d'un simple ballon de recherche météo ayant dérivé involontairement dans l'espace aérien américain, a répété le chef de la diplomatie. "Nous demandons instamment aux Etats-Unis de ne pas faire de telles choses absurdes simplement pour détourner l'attention de leurs problèmes intérieurs", a mis en garde Wang Yi. "Nous avons demandé aux Etats-Unis de gérer cette situation de manière calme et professionnelle", a-t-il estimé. "Malheureusement, les Etats-Unis ne tiennent pas compte de ces faits et utilisent des avions de chasse de pointe pour abattre un ballon avec leurs missiles, ce qui est, selon moi, absurde et hystérique", a fustigé Wang Yi.

La vice-présidente américaine, Kamala Harris, et le secrétaire d'Etat, Antony Blinken, devaient s'exprimer samedi dans la journée à la même tribune. Wang Yi a présenté son pays comme un champion de la "paix", un mot répété une trentaine de fois, et redit que Moscou et Kiev devaient "s'asseoir autour de la table et trouver" une issue "politique" au conflit.

Les Européens de leur côté, notamment l'Allemagne et la France, espèrent toujours convaincre la Chine de faire pression sur Vladimir Poutine afin qu'il mette un terme à la guerre. Paris avait estimé jeudi que "le temps de la reconnexion" avec la Chine, où Emmanuel Macron se rendra bientôt, était venu

Féroce bataille 

Mais entre Washington et Pékin, les différends sont nombreux : déséquilibre des relations commerciales, situation à Hong Kong, relations américaines avec Taïwan, droits de l'homme ou encore rivalité technologique. C’est sur ce dernier aspect que Wang Yi a poursuivi sa charge, dénonçant les restrictions américaines aux exportations puces électroniques fabriqués par les entreprises chinoises Ces restrictions relèvent à "100%" du "protectionnisme". Elle sont à "100% égoïstes, 100% unilatérales" et sont "en grave violation du principe de libre échange", a fait valoir le chef de la diplomatie chinoise. Dénonçant une position américaine "éloignée de la libre concurrence", Wang Yi a jugé que ces restrictions témoignaient "d'une perception erronée de la Chine" de la part des Etats-Unis.

En octobre, les Etats-Unis, au nom de la "sécurité nationale" avaient annoncé de nouveaux contrôles à l'exportation visant à limiter la capacité de Pékin à acheter et fabriquer des puces haut de gamme "utilisées dans des applications militaires". L'ambition de Washington était de compliquer le développement par Pékin de sa propre industrie des semi-conducteurs. Ces derniers font l'objet d'une féroce bataille entre les deux puissances économiques pour la domination technologique.

Les Etats-Unis accusent régulièrement la Chine d'espionnage industriel et de menaces à sa sécurité nationale. La Chine avait annoncé en décembre le dépôt d'une procédure auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) contre les Etats-Unis pour leurs restrictions. "Avec cette perception, les États-Unis utilisent tous leurs moyens pour réprimer et dénigrer la Chine et incitent d'autres pays à faire de même", a-t-il déploré.

Washington veut notamment que les Pays-Bas, siège d'une entreprise stratégique dans la chaîne d'approvisionnement des semi-conducteurs, et le Japon s'associent à ses restrictions d'exportations vers la Chine. "Nous n'avons pas peur de la concurrence, mais nous voulons une concurrence loyale et fondée sur des règles. Les États-Unis ne le font pas", selon Wang Yi.

Le chef de la diplomatie chinoise a livré samedi une violente charge contre Washington, dénonçant sa réaction "hystérique" au survol d'un ballon et son "protectionnisme".Devant un parterre de dirigeants et experts internationaux réunis à la Conférence sur la sécurité de Munich, Wang Yi a dressé un réquisitoire en règle contre les Etats-Unis. Première cible: la...