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Traque au Canada pour retrouver les auteurs des attaques au couteau qui ont fait 10 morts


Traque au Canada pour retrouver les auteurs des attaques au couteau qui ont fait 10 morts

Un policier déployé dans la ville de Weldon suite à une attaque à l'arme blanche, le 4 septembre 2022. Photo REUTERS/David Stobbe

La chasse à l'homme se poursuit lundi au Canada pour retrouver les deux suspects d'une série d'attaques à l'arme blanche, dont le motif reste inexpliqué et qui ont fait au moins dix morts la veille dans deux villes isolées du centre du pays.

Dix-huit personnes ont également été blessées, dont certaines grièvement, dans ce qui constitue l'une des agressions les plus sanglantes de l'histoire du pays.

Les meurtres ont visé une communauté autochtone à James Smith Cree Nation et la ville voisine de Weldon, en Saskatchewan, grande province rurale très peu peuplée dans le centre-ouest du pays.

"Des centaines" de policiers sont à pied d'oeuvre sur le terrain à la recherche des deux suspects qui ont été officiellement inculpés lundi notamment pour meurtres et tentatives de meurtres, a indiqué la commissaire adjointe de la Gendarmerie royale du Canada, Rhonda Blackmore. Mais la zone de recherche qui s'étend sur trois provinces (Saskatchewan, Alerta et Manitoba) est immense - représentant trois fois la France.

Mandat d'arrêt

La police a émis un mandat d'arrêt contre les deux hommes identifiés comme Damien Sanderson et Myles Sanderson, âgés respectivement de 31 et 30 ans - la police n'a pas précisé s'il était de la même famille.

Myles Sanderson était, selon le service de police de Saskatoon, recherché par les forces de l'ordre depuis le mois de mai dernier pour ne pas avoir respecté son contrôle judiciaire. Il avait été condamné à près de cinq ans d'emprisonnement notamment pour vol. Les autorités estiment que les deux suspects pourraient être cachés à Régina, capitale de la province qui se trouve à plus de 300 km au sud des lieux du drame.

Dans une vidéo, le chef de la police de la ville a lancé un appel à témoignages. "Nous sommes convaincus que quelqu'un connaît la localisation de ces deux (suspects) et possède des informations qui seront précieuses pour la police", a déclaré Evan Bray.

Drapeaux en berne

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, qui s'est dit "choqué et dévasté" par ces "horribles attaques", a annoncé lundi que les drapeaux du Parlement fédéral canadien seraient mis en berne.

Dans la province, les habitants sont sous le choc. Diane Shier, habitante de Weldon, a raconté au quotidien local Saskatoon StarPhoenix que son voisin avait été tué dans l'attaque. Le petit-fils adulte de la victime, caché dans le sous-sol, aurait appelé la police. "C'est une petite ville ici. C'est terrible, terrible. Nous avons nos portes fermées à clé, nous restons à l'intérieur, nous ne sortons pas", a-t-elle déclaré au journal.

Pour Ruby Works, une autre habitante de la ville, la victime de 77 ans "était un homme bon, au grand coeur". "Plus personne dans cette ville ne va plus jamais dormir. Ils vont être terrifiés à l'idée d'ouvrir leur porte", a-t-elle ajouté.

Aucune information n'a été communiquée sur les victimes par les autorités dans l'immédiat. Mais la majorité des victimes sont autochtones. Au Canada, ces derniers représentent environ 5% de la population - 38 millions d'habitants - et vivent dans des communautés souvent ravagées par le chômage et la pauvreté. Selon la police, certaines victimes ont été ciblées par les suspects et d'autres ont été attaquées au hasard.

Etat d'urgence

La police avait reçu un premier appel dimanche à 05h40 heure locale (11h40 GMT) faisant état d'une attaque à l'arme blanche à James Smith Cree Nation, suivie d'autres.

La localité, qui compte 2.500 habitants, a décrété localement l'état d'urgence. La population de la Saskatchewan a en outre été priée de rester chez elle, par mesure de sécurité. Le chef de la Fédération des nations autochtones souveraines, Bobby Cameron, a déploré "la violence inqualifiable qui a coûté la vie à des innocents".

Dans un communiqué, il a imputé la responsabilité de ces attaques aux "drogues illégales qui envahissent nos communautés". Ces dernières années, le Canada a vécu une succession d'événements d'une violence rare.

En avril 2020, un tireur s'est fait passer pour un policier, tuant 22 personnes en Nouvelle-Ecosse. En janvier 2017, six personnes ont péri et cinq ont été blessées dans des attaques ayant visé une mosquée de Québec.

Plusieurs responsables internationaux ont exprimé leur soutien au Canada après ce drame. Ainsi le chancelier allemand Olaf Scholz a évoqué des attaques "horribles et dévastatrices" et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, qui s'est dite "horrifiée", a promis de "rendre hommage aux victimes" lors de sa visite à Saskatoon dans deux semaines.

La chasse à l'homme se poursuit lundi au Canada pour retrouver les deux suspects d'une série d'attaques à l'arme blanche, dont le motif reste inexpliqué et qui ont fait au moins dix morts la veille dans deux villes isolées du centre du pays.Dix-huit personnes ont également été blessées, dont certaines grièvement, dans ce qui constitue l'une des agressions les plus sanglantes de...