
Des rebelles yéménites houthis lors d'une parade à Sanaa, le 29 mars 2022. Photo MOHAMMED HUWAIS / AFP
L'Arabie saoudite attend des "mesures sérieuses" de la part des rebelles yéménites houthis, notamment un échange de prisonniers, avant de se prononcer sur la trêve qu'ils proposent, a affirmé mardi un diplomate saoudien à l'AFP. Les rebelles houthis, après avoir mené vendredi seize attaques contre le royaume, ont annoncé samedi soir une trêve unilatérale de "trois jours", qui expire dans les prochaines heures.
Les insurgés, soutenus par l'Iran, ont proposé que cette trêve devienne "permanente" si Riyad, qui dirige une coalition militaire pour appuyer les forces progouvernementales yéménites, lève le "blocus" sur le Yémen, cesse ses raids aériens et retire ses "forces" du pays en guerre depuis 2014.
La coalition n'a pas commenté cette annonce de trêve mais a bombardé samedi soir des zones contrôlées par les rebelles notamment à Sanaa, la capitale.
Riyad "attend des mesures sérieuses de la part des houthis avant de se prononcer sur leur initiative", a déclaré à l'AFP sous couvert d'anonymat un diplomate saoudien, en évoquant un possible accord sur un échange de prisonniers dans les prochains jours.
Les insurgés avaient annoncé dimanche soir un accord portant sur la libération de 1.400 prisonniers détenus par le gouvernement contre 823 détenus par les houthis, parmi lesquels 16 Saoudiens, 3 Soudanais et le frère du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi. "Un accord d'échange de prisonniers a été conclu par le biais des Nations unies", a écrit sur Twitter le représentant des houthis, Abdelkader Al-Mourtada. Le responsable de ce dossier côté gouvernemental, Hadi Haig, avait toutefois précisé sur Twitter que l'accord était "encore à l'étude".
Contacté par l'AFP, le porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) au Yémen, Bachir Omar, s'est félicité "des progrès réalisés dans les négociations entre les deux parties". "Nous espérons assister bientôt à une opération de libération", a-t-il affirmé. "Mais nous savons aussi que les négociations de ce genre en plein conflit sont compliquées et prennent du temps. Le CICR n'est pas encore en mesure de donner une date", a-t-il ajouté.
Le dernier échange avait permis la libération de plus d'un millier de prisonniers en octobre 2020.
Riyad accueille mercredi des pourparlers sous l'égide du Conseil de coopération du Golfe, qui regroupe six pays, mais sans la participation des Houthis qui ont refusé de se rendre en territoire "ennemi".
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