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Biden consulte, les Européens demandent d'éviter les "crises de nerfs"

Biden consulte, les Européens demandent d'éviter les

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Photo KENZO TRIBOUILLARD/AFP

L'UE a appelé lundi à éviter les déclarations alarmistes et les "crises de nerfs" sur les tensions entre la Russie et l'Ukraine, avant une "visioconférence sécurisée" entre le président Joe Biden et plusieurs dirigeants européens.

"Nous savons très bien quel est le degré des menaces et la façon dont il faut réagir. Il faut éviter de jouer avec nos nerfs et les réactions alarmistes qui ont même des conséquences financières", a averti le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, à l'issue d'une réunion en visioconférence entre les ministres des Affaires étrangères de l'UE et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.

Les Européens ont été surpris par la "dramatisation" selon eux de la part des Etats-Unis de la situation en Ukraine avec l'annonce d'une invasion russe possible "à tout moment" et la décision de faire partir les familles des diplomates en poste à Kiev.

Londres et Canberra ont suivi et l'OTAN a annoncé placer des forces en attente et envoyer des navires et des avions de combat pour renforcer ses défenses en Europe de l'Est. L'Alliance dispose d'une force de réaction rapide de 40.000 soldats, actuellement sous commandement français.

Moscou a dénoncé une "hystérie" et accusé les Etats-Unis et l'OTAN "d'exacerber les tensions par des annonces et des actions concrètes".

Les autorités ukrainiennes ont elles aussi jugé la décision de Washington "prématurée" et "excessive". "L'échange de vues avec Antony Blinken a été très utile pour continuer à déterminer la marche à suivre et une coordination très étroite", a souligné M. Borrell. "Je ne pense pas qu'il y ait quoi que ce soit de nouveau qui puisse augmenter le sentiment de peur d'une attaque immédiate", a-t-il affirmé.

Malentendus dissipés

"Je pense qu'il y a un accord complet entre nous, entre les Etats membres, pour dire que cette mesure de précaution (prise par les Etats-Unis) n'est pas nécessaire", a-t-il ajouté.

La diplomatie a repris. "Les Etats-Unis vont maintenant répondre par écrit aux demandes de la Russie, et nous avons été consultés sur cette réponse", a annoncé Josep Borrell.

Une nouvelle réunion est prévue entre Antony Blinken et son homologue russe Sergueï Lavrov, a-t-on appris de source diplomatique européenne

Une visioconférence est organisée lundi soir entre le président Biden, le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz, le Premier ministre italien Mario Draghi, le secrétaire général de l'OTAN Jens Stoltenberg, le président polonais Andrzej Duda, le Premier ministre britannique Boris Johnson, le président du Conseil Charles Michel et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.

Elle "s'inscrit dans le cadre de nos échanges et de notre coordination étroite avec nos alliés et nos partenaires transatlantiques en réponse au renforcement militaire de la Russie à la frontière ukrainienne", a expliqué la Maison Blanche.

La Russie exige un engagement écrit sur le non-élargissement de l'OTAN à l'Ukraine et à la Géorgie et demande un retrait des forces et des armements de l'Alliance atlantique des pays d'Europe de l'Est ayant rejoint l'OTAN après 1997, notamment de Roumanie et Bulgarie. Des demandes "non négociables" pour les Occidentaux.

"Si la diplomatie échoue, nous sommes très avancés dans la préparation des réponses à une éventuelle agression russe et il s'agira certainement d'une action rapide et déterminée, avec une forte unité, non seulement au sein de l'Union européenne, mais aussi au niveau international", a assuré Josep Borrell.

Moscou assure ne pas avoir l'intention d'intervenir en Ukraine, mais soutient les revendications des séparatistes prorusses des républiques autoproclamées de Lougansk et de Donetsk dans l'est de ce pays et a massé plus de 100.000 soldats, des chars et de l'artillerie aux frontières ukrainiennes.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a jugé à son tour lundi "très élevé" le risque d'une offensive des troupes ukrainiennes contre les séparatistes prorusses.

"Intégration de fait"

Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, avait dit il y a une semaine redouter une "intégration de fait" à la Russie des régions de l'est de l'Ukraine contrôlées par ces derniers.

Une série d'options ont été préparées par la Commission européenne. La réduction des achats de gaz et de pétrole, qui représentent respectivement 43% et 20% de l'approvisionnement de l'UE, et qui financent largement le budget russe, est sur la table, a confié à l'AFP une source européenne.

L'UE discute par ailleurs d'un soutien financier d'1,2 milliard d'euros à l'Ukraine.

Mais la réduction des achats d'énergie divise l'UE. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban doit se rendre à Moscou en février pour notamment discuter de l'approvisionnement en gaz de son pays.

Berlin refuse par ailleurs de livrer des armes à Kiev, contrairement aux Etats-Unis qui lui ont envoyé 80 tonnes d'armements, a annoncé le ministre ukrainien de la Défense Oleksii Reznikov.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a appelé l'UE à "rester unie" et assuré que son pays "ne cèdera pas aux provocations".

L'UE a appelé lundi à éviter les déclarations alarmistes et les "crises de nerfs" sur les tensions entre la Russie et l'Ukraine, avant une "visioconférence sécurisée" entre le président Joe Biden et plusieurs dirigeants européens."Nous savons très bien quel est le degré des menaces et la façon dont il faut réagir. Il faut éviter de jouer avec nos nerfs et les réactions alarmistes...