Le ministre de l'Intérieur appelle à "des mesures pratiques" pour résoudre la crise avec le Golfe

Le ministre libanais de l'Intérieur, Bassam Maoulaoui, a salué vendredi la démission de son collègue de l'Information, Georges Cordahi, à l'origine d'une grave crise politico-diplomatique avec les monarchies arabes du Golfe, et a appelé à "des mesures concrètes", afin de restaurer les liens avec ces pays.

"La démission constitue peut-être un pas, mais commençons, avec un sens patriotique unificateur, à vraiment prendre des mesures pratiques pour protéger notre société libanaise et celle de nos frères, l'Arabie saoudite et les pays du Conseil de coopération du Golfe. La sûreté, la sécurité et les intérêts arabes communs constituent toujours des objectifs à nos yeux, dans le cadre de la légalité arabe", a affirmé M. Maoulaoui sur Twitter. Il avait dernièrement appelé clairement M. Cordahi à démissionner, plaidant pour de bons rapports avec les pays du Golfe.

Un mois après avoir provoqué par ses propos hostiles à la guerre au Yémen une crise diplomatique avec les monarchies du Golfe, M. Cordahi a annoncé, vendredi, sa démission. L'intérêt du Liban et des Libanais passe avant toute chose, notamment mes intérêts personnels, a déclaré en substance le ministre lors d'une conférence de presse au ministère de l'Information, pour expliquer les raisons qui ont motivé cette décision, qu'il avait jusque-là écartée.

M. Cordahi, ancien animateur-vedette, a confirmé qu'il présente sa démission "à la lumière de nouveaux développements", suite à une demande en ce sens exprimée par la France, alors que le président Emmanuel Macron se trouve en tournée dans le Golfe et doit s'entretenir avec le prince héritier saoudien, Mohammad ben Salmane. La démission de M. Cordahi vient ainsi à point nommé pour fournir des arguments au président français , afin d'inciter son interlocuteur saoudien à mettre un bémol à sa politique punitive à l'égard du Liban.

Dans des déclarations à la presse, le chef de la diplomatie saoudienne avait souligné, à plusieurs reprises, que la crise n'avait pas été provoquée par les seuls propos de M. Cordahi mais avait en toile de fond la mainmise toujours plus importante du Hezbollah sur la politique libanaise.