Les stations-service britanniques sont toujours à court de carburant, a averti jeudi une association de distributeurs, contredisant les affirmations du gouvernement selon lesquelles les pénuries étaient en train de se calmer.
La Petrol Retailers Association, qui représente 65% des stations-service britanniques, "signale que, même si (ses membres) continuent à recevoir des livraisons de carburant, celui-ci s'épuise plus vite que d'habitude en raison d'une demande sans précédent", a affirmé son directeur Gordon Balmer.
Cette déclaration vient contredire directement le secrétaire en chef du Trésor, Simon Clarke, qui affirmait le matin même sur Sky News que "les stations-service reçoivent plus de carburant qu'elles n'en vendent". "La crise est à présent absolument sous contrôle", avait-il ajouté. Mais selon la PRA, 27% de ses stations-service étaient toujours à sec jeudi, soit autant que mercredi. Et les files d'attente continuent de s'allonger devant les stations-service, notamment à Londres et dans le sud de l'Angleterre, malgré la promesse du gouvernement de mettre à disposition 150 chauffeurs de l'armée et de mobiliser la flotte de camions-citerne du gouvernement
Ces embouteillages, marqués par des altercations entre automobilistes à bout de nerfs, sont la dernière conséquence en date des pénuries de main-d'oeuvre causées par la pandémie et le Brexit, avec des problèmes de livraison touchant aussi les rayons des supermarchés, les chaînes de restauration rapide ou encore les pubs.
"Il est important de rappeler que les stocks de carburant restent normaux dans les raffineries et les terminaux", a affirmé M. Balmern, mais "les livraisons ont été réduites en raison de la pénurie de chauffeurs de poids lourds", évaluée jusqu'à 100.000 selon les professionnels.
Le gouvernement, lui, ne cesse de répéter que les pénuries sont dues à la demande exceptionnelle causée par les achats de consommateurs inquiets de manquer, comme cela avait été le cas avec le papier toilette ou certains produits alimentaires au début de la pandémie.
Face au spectre de rayons vides à Noël, il s'est finalement résolu samedi à amender sa politique d'immigration et à accorder jusqu'à 10.500 visas de travail de trois mois pour la période allant jusqu'à la fin de l'année.
Les plus commentés
Derrière la visite de Walid Boukhari à Meerab
Le Hamas accepte une proposition de cessez-le-feu qataro-égyptienne, Israël la juge "adoucie et inacceptable" : jour 213 de la guerre de Gaza
À Meis el-Jabal, « quatre innocents ont été tués » par une frappe israélienne