Des camionneurs du port de Beyrouth ont tenu mardi matin un sit-in pour réclamer une hausse de leur salaire, "insuffisants pour subvenir aux besoins de leur famille", afin de faire face à la crise socio-économique qui ravage le Liban depuis près de deux ans, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
A l'appel de la Fédération nationale des syndicats d'ouvriers et employés au Liban (FENASOL) et du syndicat des transporteurs du port de Beyrouth, les chauffeurs de camion se sont rassemblés à l'entrée principale du port avec leurs véhicules dès le matin à 6 heures. "Les entreprises de transport et de commerce ne nous rendent pas justice. Nous seuls prenons les risques, et gratuitement, de la conduite des camions", ont-ils affirmé. Ils ont menacé d'une prolongation du mouvement, au cas où leurs demandes ne seraient pas entendues.
Dans un communiqué publié hier, les transporteurs réclamaient que les salaires soient payés en livres libanaises au taux du marché parallèle (qui tourne lundi autour de 19.200 LL pour un dollar) et non au taux fixe de 1.505 LL, avec des frais de déplacement réajustés et des aides à la scolarisation des enfants.
La crise au Liban, entamée à l'automne 2019 et exacerbée par l'inaction des dirigeants et la pandémie de coronavirus, est l'une des pires dans le monde depuis 1850, selon la Banque mondiale. Elle est marquée par une hyperinflation et une dépréciation rapide de la monnaie nationale, de graves pénuries d'électricité, de carburants et de médicaments, ainsi que de certains produits alimentaires. Cet effondrement, qui impacte le fonctionnement de toutes les institutions du pays, a poussé 78% de la population sous le seuil de pauvreté, selon des chiffres de l'ONU.
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