Hossein Amir Abdollahian a été choisi pour remplacer Mohammad Javad Zarif, en poste depuis 2013 et artisan, côté iranien, de l'accord sur le nucléaire avec l'ex-président modéré Hassan Rohani. Selon une liste publiée par le gouvernement sur Twitter, il s'agit d'une équipe ministérielle à dominante conservatrice, composée uniquement d'hommes.
Les candidats pour le nouveau gouvernement devraient être officiellement annoncés samedi par le Parlement --largement dominé par les conservateurs-- qui devra, dans les jours à venir, entériner leur nomination par un vote de confiance.
Hossein Amir Abdollahian est "un diplomate prestigieux de l'axe de la résistance", selon la télévision d’État, qui fait ainsi référence à Téhéran et ses alliés dans la région.
Agé de 56 ans, il est proche de groupes comme le Hezbollah, selon les médias iraniens, et auteur de plusieurs articles sur la politique étrangère de l'Iran pour le site du guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, selon des médias locaux.
M. Raïssi a déclaré "soutenir tout plan diplomatique" qui permettrait la levée de sanctions américaines, rétablies par l'ex-président américain, Donald Trump, qui a sorti unilatéralement les États-Unis de l'accord sur le nucléaire iranien, en 2018. Ces sanctions, qui avaient été levées un temps grâce à cet accord conclu en 2015 à Vienne entre Téhéran et les grandes puissances, étranglent l'économie iranienne.
Alors que Washington a appelé à la reprise "rapide" des négociations, celles-ci semblent bloquées ces dernières semaines, après six cycles de discussions entre l'Iran et les grandes puissances. Le dernier en date s'est achevé le 20 juin, sans date de reprise en perspective.
"Pas un tabou"
M. Amir Abdollahian a été l'émissaire de l'Iran pour négocier avec des hauts responsables américains sur la situation sécuritaire de l'Irak, au sein d'un comité conjoint basé à Bagdad. "Négocier avec l'Amérique n'a jamais été un tabou", avait-t-il twitté en 2018, faisant allusion à ces négociations et précisant que le problème résidait dans les manœuvres "d'intimidation (de la part) des États-Unis". Il a aussi été vice-ministre en charge des Affaires arabes et africaines, avant d'être remplacé en 2016, une décision fortement critiquée par les opposants conservateurs de l'ex-président modéré Hassan Rohani. Ambassadeur à Manama de 2007 à 2010, M. Amir Abdollahian a également travaillé pour deux présidents du Parlement en tant qu'émissaire pour les Affaires étrangères.
Outre M. Amir Abdollahian, la liste des nouveaux ministres comprend Javad Owji comme ministre du Pétrole, secteur largement touché par les sanctions américaines.L'ex-ministre du Pétrole, l'amiral Rostam Ghasemi, ancien candidat à la présidentielle, a été nommé ministre des Transports.
Le poste de ministre de l'Intérieur reviendra par à Amir Vahidi, tandis que celui du Tourisme sera attribué à Ezzatollah Zarghami.
MM. Ghasemi, Vahidi et Zarghami sont tous les trois anciens membres des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique, et figurent sur la liste des personnes visées par des sanctions américaines.
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