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Dernières Infos - Aide transfrontalière à la Syrie

Deux projets concurrents soumis vendredi au vote de l'ONU



Des travailleurs transportant des boîtes d'aide humanitaire près du point de passage de Bab al-Hawa, à la frontière syro-turque, en Syrie, le 30 juin 2021. Photo MAHMOUD HASSANO / REUTERS

La Russie a soumis jeudi à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution prévoyant d'étendre de six mois l'autorisation d'aide transfrontalière à la Syrie, pour lequel elle a demandé un vote vendredi, a-t-on appris jeudi de sources onusienne et diplomatique. Ce texte russe a été déposé sur la table du Conseil juste après une formalisation d'un projet proposé par l'Irlande et la Norvège, réclamant une extension d'un an du mécanisme et ouvrant la voie aussi à un vote vendredi. C'est la première fois que la Russie, qui souhaitait jusqu'à présent l'arrêt de l'aide transfrontalière opérée sans l'aval de Damas, au motif qu'elle viole la souveraineté du régime syrien, évoque la possibilité d'une prolongation de ce mécanisme.

Les Etats-Unis ont souligné ces dernières semaines que le renouvellement de l'autorisation onusienne constituait un test à leurs yeux de la possibilité d'une nouvelle coopération entre la Russie et les Etats-Unis, après la récente rencontre à Genève entre Vladimir Poutine et Joe Biden. Le président américain avait dans la discussion plaidé pour une prolongation de l'aide transfrontalière, qui arrive à expiration samedi et passe depuis un an par un seul point d'accès, à Bab al-Hawa, à la frontière turque. Ce point d'accès permet de desservir plus de trois millions de personnes dans la région d'Idleb (nord-ouest), dernier bastion de l'opposition à Damas.

Le porte-parole du département d'Etat Ned Price a affirmé jeudi depuis Washington que les Etats-Unis plaidaient pour une extension d'un an. "Nous avons été très clairs sur le fait que maintenir un accès transfrontalier est un impératif humanitaire, parce que des millions de vies sont en jeu", a-t-il déclaré devant la presse. "Nous avons eu des échos très clairs des agences onusiennes et des ONG à travers le monde, (qu'une prolongation de) 12 mois était essentielle à leur travail pour fournir une aide de manière fiable, tout en gérant le long processus d'approvisionnement", a précisé Ned Price.

Une "ligne rouge"

Le projet russe évoque une "possible prolongation" ultérieure du mécanisme au vu d'une analyse que devra remettre le secrétaire général de l'ONU, "un soutien à l'aide acheminée" via Damas, et une "assistance à la Syrie pour surmonter la pandémie de Covid-19", selon le texte de résolution obtenu par l'AFP. Le projet de l'Irlande et de la Norvège, deux membres non permanents du Conseil de sécurité en charge du volet humanitaire en Syrie, prévoit une extension d'un an de l'autorisation de passer par le point d'accès de Bab al-Hawa, comme réclamée par l'ONU et de multiples organisations humanitaires.

Obtenir un "renouvellement pour au moins 12 mois est une ligne rouge pour les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France et plusieurs autres membres", selon un diplomate occidental s'exprimant sous couvert d'anonymat. Washington, Londres et Paris, membres permanents, disposent d'un droit de veto au Conseil de sécurité de l'ONU. Techniquement, ce Conseil doit d'abord voter vendredi sur le texte occidental avant de mettre aux voix le projet russe. Un scénario similaire s'était déjà produit fin 2019 et la Russie avait comme la Chine mis son veto au texte occidental avant d'imposer ses vues au Conseil. "Que les jeux commencent!", lance un autre diplomate, également sous couvert de l'anonymat, après l'annonce de deux projets concurrents. Jusqu'au scrutin, des négociations peuvent encore intervenir entre les membres du Conseil pour un consensus sur un seul texte.

Depuis le début du conflit en Syrie, la Russie a utilisé sur le dossier syrien 16 fois son droit de veto, la Chine 10 fois.

La Russie a soumis jeudi à ses 14 partenaires du Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution prévoyant d'étendre de six mois l'autorisation d'aide transfrontalière à la Syrie, pour lequel elle a demandé un vote vendredi, a-t-on appris jeudi de sources onusienne et diplomatique. Ce texte russe a été déposé sur la table du Conseil juste après une formalisation d'un projet...