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Dernières Infos - Attaque dans un commissariat en France

Trois gardes à vue, le gouvernement mobilisé

Trois gardes à vue, le gouvernement mobilisé

Des policiers déployés devant le domcile d'un homme tunisien atant tué à coups de couteau une fonctionnaire de police, à Rambouillet, au sud-ouest de Paris, le 23 avril 2021. Photo AFP / Philippe DUPEYRAT

Les premières gardes à vue dans l'entourage de l'assaillant du commissariat de Rambouillet, près de Paris, se poursuivaient samedi et devaient aider les enquêteurs à dessiner le profil du Tunisien, inconnu de la police et du renseignement, qui a tué vendredi à coups de couteau une fonctionnaire de police.

L'attaque, qui suit trois attentats jihadistes en quelques semaines à l'automne, mobilise à nouveau le gouvernement. Une réunion rassemblera samedi à 15H30 (13H30 GMT) les services et ministres concernés (Intérieur, Justice, Armées) autour du Premier ministre Jean Castex qui s'était rendu vendredi sur les lieux de l'attentat et a réaffirmé en matinée selon ses services "la détermination complète de l'Etat face à la menace terroriste".

"Du combat engagé contre le terrorisme islamiste, nous ne céderons rien", avait tweeté vendredi le président français Emmanuel Macron.

Jamel Gorchene, un Tunisien âgé de 36 ans, a tué de deux coups de couteau la fonctionnaire de police - non armée - Stéphanie M., 49 ans, dans l'entrée du commissariat de Rambouillet, une ville "tranquille, quasi provinciale" selon sa maire Véronique Matillon. Il a ensuite été abattu par un policier.

Les auditions de trois personnes, placées en garde à vue vendredi soir, se poursuivaient samedi. Il s'agit du père du meurtrier et de deux personnes qui l'ont hébergé, l'une récemment en banlieue parisienne et l'autre lors de son arrivée en France en 2009, selon une source proche du dossier. Les deux personnes forment un couple qui aurait domicilié l'assaillant "au moins administrativement", selon une autre source proche de l'enquête.

Le téléphone de Jamel Gorchene contenait "des nasheeds", chants religieux musulmans désormais fréquemment utilisés pour la propagande jihadiste, a précisé cette source.

Les enquêteurs doivent encore exploiter les éléments saisis lors de deux perquisitions réalisées vendredi aux domiciles du logeur à Thiais et du père à Rambouillet, où avait déménagé Jamel Gorchene, a-t-elle précisé.

Arrivé en France en situation irrégulière, ce chauffeur-livreur était titulaire depuis décembre d'une carte de séjour valable un an, selon le parquet national antiterroriste (Pnat), qui s'est saisi de l'enquête.

L'homme aurait effectué un "repérage", accréditant la préméditation, avant d'attaquer la victime, selon le procureur antiterroriste Jean-François Ricard. Des témoins ont par ailleurs rapporté qu'il aurait crié "Allah Akbar", selon une source proche de l'enquête.

Les enquêteurs s'emploient à préciser le parcours de Jamel Gorchene, si des personnes l'ont aidé ou encouragé dans son projet ainsi que ses éventuels contacts noués en ligne avec des membres de la sphère jihadiste.

Jamel Gorchene est originaire de Msaken, ville commerciale proche de la station balnéaire de Sousse, sur la côte Est de la Tunisie, où réside encore sa famille dans une maison modeste. Il aurait au moins une sœur et deux frères, dont un jumeau. Un cousin, Noureddine, rencontré par l'AFP, l'a décrit comme "quelqu'un de très calme, pas particulièrement pieux", mais il ne l'avait plus vu depuis longtemps. Un de ses beaux-frères a indiqué à l'AFP qu'il était récemment venu pour deux semaines en Tunisie et qu'il était "dépressif" à ce moment-là.

"Héroïne du quotidien"

Les prochains jours seront aussi ceux des hommages à Stéphanie M., mère de deux filles de 13 et 18 ans, agente administrative du secrétariat au commissariat, depuis 28 ans "à Rambouillet", selon une source policière. La police locale garde en mémoire l'assassinat à Magnanville d'un couple de fonctionnaires de police, tués à coups de couteau en 2016 dans leur pavillon par un homme se revendiquant de l'organisation Etat islamique (EI).

Le 16 octobre 2020, le département des Yvelines avait été à nouveau marqué par l'attaque au couteau d'un professeur de collège, Samuel Paty, qui a été décapité par un jeune homme de 18 ans originaire de la république russe de Tchétchénie. Depuis 2015, une vague d'attentats jihadistes a fait plus de 260 morts en France.

Plusieurs de ces attaques ont été perpétrées à l'arme blanche et en ciblant les forces de l'ordre, conformément aux mots d'ordre récurrents du groupe EI.

La dernière attaque meurtrière contre les forces de l'ordre en France remonte au 3 octobre 2019, quand, dans l'enceinte de la préfecture de police de Paris, un employé avait poignardé à mort trois policiers et un agent administratif, avant d'être tué.

Les premières gardes à vue dans l'entourage de l'assaillant du commissariat de Rambouillet, près de Paris, se poursuivaient samedi et devaient aider les enquêteurs à dessiner le profil du Tunisien, inconnu de la police et du renseignement, qui a tué vendredi à coups de couteau une fonctionnaire de police.L'attaque, qui suit trois attentats jihadistes en quelques semaines à l'automne,...