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Le Yémen en guerre reçoit ses premiers vaccins

Le Yémen en guerre reçoit ses premiers vaccins

Un homme équipé d'une tenue de protection désinfecte un hôpital à Taez, au Yémen, le 30 mars 2021. Photo AFP / Ahmad AL-BASHA

Le Yémen, pays en guerre et théâtre d'une catastrophe humanitaire d'ampleur, a reçu mercredi un premier lot de vaccins contre le Covid-19, par le biais du mécanisme Covax, peu après une recommandation d'instaurer l'"état d'urgence sanitaire" en raison de la propagation rapide du coronavirus.

Cette cargaison de 360.000 doses du vaccin AstraZeneca est arrivée à Aden (sud), capitale provisoire du gouvernement reconnu par la communauté internationale, et fait partie du programme de "1,9 million de doses que le Yémen devrait recevoir en 2021", a annoncé l'agence des Nations unies pour l'enfance (Unicef) dans un communiqué. La cargaison est notamment accompagnée de 1,3 million de seringues, selon la même source.

"L'arrivée des vaccins contre le Covid-19 intervient à un moment critique pour le Yémen", a souligné Philippe Duamelle, représentant de l'Unicef dans le pays, cité dans un communiqué. "Cette cargaison représente un pas important dans la lutte contre le Covid-19 au Yémen", a renchéri Adham Ismaïl, représentant de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), associée au mécanisme Covax destiné à approvisionner en vaccins les pays les plus pauvres.

Cri d'alarme

Cette livraison intervient quelques jours après le cri d'alarme lancé par Médecins sans frontières (MSF) concernant la propagation rapide de la maladie au Yémen.

"MSF constate un très fort afflux de patients gravement malades du Covid-19 nécessitant une hospitalisation, à Aden (sud) et dans de nombreuses autres régions du pays", a tweeté l'ONG samedi. "La forte augmentation des cas de Covid-19 au cours des dernières semaines est extrêmement alarmante et inquiétante", avait souligné Raphael Veicht, chef de mission de MSF au Yémen, dans un communiqué. Il avait appelé les organisations humanitaires à "intensifier rapidement leur réponse d'urgence au Covid-19" et à un plus grand soutien des donateurs internationaux. "Malheureusement, beaucoup de patients que nous voyons sont déjà dans un état critique à leur arrivée", avait relevé Line Lootens, coordinatrice médicale de MSF au Yémen. Selon elle, leur prise en charge est "techniquement difficile et nécessite un très haut niveau de soins".

Or, comme l'a rappelé l'ONG, la capacité du Yémen à traiter les personnes en soins intensifs est "limitée", en raison d'un système de santé qui s'est effondré avec la guerre ravageant le pays.

Un conflit oppose depuis plus de six ans le gouvernement, appuyé par une coalition menée par l'Arabie saoudite, aux rebelles houthis, soutenus par l'Iran, et a plongé le Yémen dans la pire crise humanitaire actuellement au monde selon l'ONU. Le Comité national suprême d'urgence, instance du gouvernement reconnu internationalement chargée de lutter contre l'épidémie, a appelé mardi le gouvernement à déclarer "l'état d'urgence sanitaire" et à imposer un "couvre-feu partiel" face à une "seconde vague" de la pandémie.

Le Yémen enregistre actuellement environ une centaine de nouveaux cas quotidiens, bien plus qu'au début de la crise qui semblait avoir épargné ce pays coupé du reste du monde. Les experts estiment cependant que les chiffres sont en réalité bien plus importants, en raison du manque de tests disponibles. Le pays d'environ 30 millions d'habitants a officiellement recensé 4.115 cas d'infections, dont 863 décès.

Le Yémen, pays en guerre et théâtre d'une catastrophe humanitaire d'ampleur, a reçu mercredi un premier lot de vaccins contre le Covid-19, par le biais du mécanisme Covax, peu après une recommandation d'instaurer l'"état d'urgence sanitaire" en raison de la propagation rapide du coronavirus.Cette cargaison de 360.000 doses du vaccin AstraZeneca est arrivée à Aden (sud), capitale...