Mme Abou el-Naga est apparue le 20 février devant le ministère public chargé de la sûreté de l'Etat. Accusée de "financement" et d'"appartenance à un groupe terroriste", elle a été interrogée puis placée en détention provisoire pour 15 jours dans la prison pour femmes d'al-Qanater, selon Amnesty. La Sûreté d'Etat a "falsifié la date de son arrestation" et l'a "contrainte" à dire qu'elle avait été arrêtée seulement deux jours avant son apparition devant le tribunal, dénonce la même source. M. Abou al-Naga demeure, lui, porté disparu.
"Les autorités égyptiennes ont un long et triste passé de disparitions forcées et de torture", a regretté M. Luther. "Toutefois, kidnapper une jeune mère avec son enfant d'un an et les enfermer dans une chambre durant 23 mois, hors de la protection de la loi et sans contact avec le monde extérieur montre que leur campagne en cours pour éradiquer la dissidence et instiller la peur a atteint un nouveau niveau de brutalité", a-t-il condamné, appelant à la libération des parents. Al-Baraa, aujourd'hui âgé de trois ans, a quant à lui été remis à des membres de sa famille maternelle. Traumatisé, l'enfant "ne reconnaît pas les siens, les craint (...) Les seules personnes qu'il est habitué à voir sont habillées d'une certaine façon", a écrit sur sa page Facebook Anas Abou al-Naga, son oncle.
Depuis la destitution par l'armée en Egypte en 2013 du président islamiste Mohamed Morsi et l'arrivée au pouvoir l'année suivante d'Abdel Fattah al-Sissi, une répression croissante s'est abattue sur toute forme d'opposition, islamiste ou libérale. Environ 60.000 prisonniers d'opinion croupissent dans les prisons égyptiennes, selon les ONG de défense des droits humains.
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