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La Turquie espère un "bon départ" avec Biden mais trace ses lignes rouges


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Le porte parole de la présidence turque, Ibrahim Calin. Photo d'archives AFP

La Turquie mise sur "un bon départ" avec le futur président américain Joe Biden, a déclaré mercredi un haut responsable turc, tout en traçant des lignes rouges qui augurent mal d'un réel apaisement après des relations en dents de scie avec l'administration de Donald Trump.

"Nous pensons que nous pouvons avoir un bon départ avec l'administration Biden", a dit Ibrahim Calin, le porte-parole du président turc Recep Tayyip Erdogan, lors d'une conférence virtuelle organisée par le German Marshall Fund of the United States. Joe Biden "connaît notre président personnellement" et est "conscient de la valeur géopolitique et stratégique de la Turquie", a-t-il ajouté, s'exprimant depuis l'Azerbaïdjan, où il était en déplacement.

Selon lui, la crise liée à l'achat par Ankara du système de défense aérienne russe S-400, qui a envenimé les relations avec Washington ces dernières années, n'est pas insurmontable. "D'un point de vue technico-militaire, ce problème peut être résolu", a-t-il plaidé. Les Etats-Unis estiment cette acquisition auprès de la Russie incompatible avec les systèmes de défense de l'Otan, l'Alliance atlantique anti-Moscou dont Ankara est membre avec Washington. Selon la loi américaine, des sanctions américaines devraient frapper la Turquie dans ce dossier, mais jusqu'ici le président Trump a gelé leur annonce au nom de son "amitié" avec son homologue turc.

Il est peu probable que Joe Biden, qui a qualifié Recep Tayyip Erdogan d'"autocrate" et qui affiche sa fermeté à l'égard de la Russie, se montre plus souple que Donald Trump dans ce dossier, d'autant que le Congrès américain, toutes tendances confondues, fait pression pour des sanctions. "Nous savons aussi que ce n'est plus un problème technico-militaire. Le Congrès en a fait une question politique", "mais pénaliser la Turquie pour cela serait contre-productif", a prévenu Ibrahim Kalin.

Le porte-parole du président turc a aussi évoqué, en matière d'attentes à l'égard de l'administration Biden, "deux questions de sécurité nationale cruciales pour la Turquie". La première concerne les alliés kurdes de Washington dans la lutte antijihadistes en Syrie, qu'Ankara considère comme une émanation du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), un groupe classé "terroriste" la Turquie comme par les Etats-Unis. Nous espérons qu'il y aura un changement dans cette politique", a-t-il dit, alors que les démocrates ont fait de la sauvegarde de leurs alliances une priorité. La seconde est "l'inaction des gouvernements américains successifs" au sujet "de la présence des réseaux gulénistes aux Etats-Unis", a ajouté Ibrahim Kalin. Recep Tayyip Erdogan réclame l'extradition du prédicateur Fethullah Gülen, qu'il accuse d'avoir fomenté une tentative de putsch en juillet 2016, et qui est installé aux Etats-Unis. Mais le président turc n'a jusqu'ici pas obtenu gain de cause.

La Turquie mise sur "un bon départ" avec le futur président américain Joe Biden, a déclaré mercredi un haut responsable turc, tout en traçant des lignes rouges qui augurent mal d'un réel apaisement après des relations en dents de scie avec l'administration de Donald Trump.
"Nous pensons que nous pouvons avoir un bon départ avec l'administration Biden", a dit Ibrahim Calin, le...