Rechercher
Rechercher

Dernières Infos - Iran

L'Australo-Britannique Kylie Moore-Gilbert échangée contre trois Iraniens


L'Australo-Britannique Kylie Moore-Gilbert échangée contre trois Iraniens

La chercheuse australo-britannique Kylie Moore-Gilbert. Photo d'archives AFP

Téhéran a relâché la chercheuse australo-britannique Kylie Moore-Gilbert, condamnée pour espionnage au profit d'Israël, en échange de trois iraniens, a annoncé mercredi la télévision d'Etat de la République islamique.

"Un homme d'affaires et deux citoyens iraniens, détenus à l'étranger sur la base de fausses accusations, ont été libérés en échange d'un espion de double nationalité travaillant pour le compte du régime sioniste", rapporte Iribnews, site de la télévision d'Etat, en donnant le nom de Mme Moore-Gilbert. Le site de la télévision d'Etat ne donne aucune autre précision sur l'échange.

Iribnews publie simplement une vidéo sans commentaires montrant trois hommes non identifiables accueillis avec les honneurs, apparemment par des officiels, et quelques images d'une femme voilée semblant être Mme Moore-Gilbert à bord d'un minibus vert.

L'arrestation de Mme Moore-Gilbert, enseignante en études islamiques à l'université de Melbourne (Australie), avait été confirmée en septembre 2019. Selon sa famille, elle avait été incarcérée plusieurs mois auparavant. L'universitaire a toujours nié être une espionne.

La presse iranienne a très peu écrit à son sujet et le peu d'informations disponibles sur elle provient surtout des autorités australiennes, de sa famille et de journaux britanniques ou australiens. Selon le quotidien britannique The Guardian, elle aurait été arrêtée en septembre 2018 à l'aéroport de Téhéran après avoir participé à une conférence académique en Iran.

Dans des lettres sorties clandestinement de prison et publiées en janvier par le Guardian et le Times, elle disait avoir refusé une offre des Iraniens d'espionner pour leur compte.

Dans l'un de ces dix documents manuscrits adressés dans un persan rudimentaire aux autorités iraniennes, elle faisait part de son "rejet officiel et définitif" de l'offre de "travailler avec le service de renseignement des Gardiens de la Révolution", armée idéologique de la République islamique, selon les deux quotidiens. "En aucun cas, je ne serai persuadée de modifier ma décision", écrivait-elle. "Je ne suis pas une espionne. Je n'ai jamais été une espionne."

Elle expliquait aussi s'être vu proposer une alternative lors de l'appel de sa peine: soit une peine de treize mois de prison, qui lui aurait permis d'être libérée, soit une confirmation de sa condamnation à dix ans d'emprisonnement. Se sentant "abandonnée et oubliée", Kylie Moore-Gilbert évoquait également dans ces missives écrites entre juin et décembre 2019 une existence précaire et faite de privations, sans visites ni appels, ainsi que des problèmes de santé récurrents.

"Prisonnière politique innocente"

Signant "une prisonnière politique innocente", elle demandait à être transférée dans la section générale des femmes de la prison d'Evine à Téhéran, après des mois en isolement dans une petite cellule éclairée en permanence ayant "porté gravement atteinte" à sa santé. Finalement transférée dans cette section, elle y a côtoyé l'universitaire franco-iranienne Fariba Adelkhah et l'Irano-Britannique Nazanin Zaghari-Ratcliffe. Son comité de soutien a indiqué fin octobre qu'elle avait été transférée à la prison pour femmes de Qarchak, réservées aux détenues de droit commun.

Détenue depuis juin 2019 et condamnée à cinq ans de prison pour "collusion en vue d'attenter à la sûreté nationale" et "propagande contre le système" politique de la République islamique (accusations qu'elle nie), Mme Adelkhah est détenue à domicile sous contrôle d'un bracelet électronique depuis début octobre.

Depuis plusieurs mois, c'est également la situation de Mme Zaghari-Ratcliffe, condamnée à cinq ans de prison sur une accusation de complot contre la sûreté nationale, qu'elle nie, et menacée d'un nouveau procès.

Les arrestations d'étrangers en Iran, notamment des binationaux, souvent accusés d'espionnage, se sont multipliées depuis le retrait unilatéral en 2018 des Etats-Unis de l'accord international sur le nucléaire iranien et le rétablissement de dures sanctions américaines contre Téhéran.

Au cours des derniers mois, l'Iran a procédé à plusieurs échanges de prisonniers avec des pays détenant des ressortissants iraniens condamnés, en attente de procès, ou menacés d'extradition vers les Etats-Unis.

Depuis le 23 novembre, le ministère des Affaires étrangères allemand déconseille vivement aux binationaux possédant la nationalité iranienne de se rendre en Iran, au risque de s'y faire arrêter "sans raison compréhensible".

Téhéran a relâché la chercheuse australo-britannique Kylie Moore-Gilbert, condamnée pour espionnage au profit d'Israël, en échange de trois iraniens, a annoncé mercredi la télévision d'Etat de la République islamique."Un homme d'affaires et deux citoyens iraniens, détenus à l'étranger sur la base de fausses accusations, ont été libérés en échange d'un espion de double...