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Arrestation d'un chef de la police après des troubles à Sbeitla


Arrestation d'un chef de la police après des troubles à Sbeitla

Un homme se tient à côté d'un kiosque démoli la veille, dans la ville de Sbeitla, le 14 octobre 2020. AFP / MOHAMED ZARROUKI

La justice tunisienne a annoncé mercredi l'arrestation du chef de la police municipale à Sbeitla, à la suite des troubles provoqués par la mort d'un homme lors de la démolition d'un kiosque dans cette ville du centre-ouest défavorisé de la Tunisie.

Au lendemain d'une journée marquée par des mouvements de colère, la situation était calme mardi à Sbeitla, où les forces de sécurité, auparavant déployées à travers la ville, se sont repliées autour des principales institutions, selon un correspondant de l'AFP. Mardi à 03H00 du matin, la police municipale avait démoli un petit commerce de journaux et de tabac dans un quartier populaire de Sbeitla, tuant un homme qui dormait à l'intérieur.

Ce décès a provoqué la colère des habitants qui ont bloqué des routes, incendié une voiture de la police municipale et jeté des pierres sur les forces de sécurité déployées sur place, selon le ministère de l'Intérieur. Il a entraîné plusieurs limogeages de responsables locaux par le gouvernement. "Tous les impliqués, les autorités locales et tous ceux qui ont été en charge de cette mission (...) doivent assumer leurs responsabilités", a estimé Issam Bazzouzi, habitant de Sbeitla.

Le propriétaire du kiosque, Oussama Khachnaoui, également fils de la victime, a affirmé mardi à l'AFP qu'il n'avait pas été averti de la démolition, ajoutant que les agents "avaient procédé à la destruction sans vérifier s'il y avait quelqu'un à l'intérieur".

Les autorités locales se sont renvoyé publiquement la balle, tandis que de nombreux internautes critiquaient un Etat "qui n'applique la loi qu'aux pauvres".

Après le limogeage du préfet, du sous-préfet et d'un responsable sécuritaire de cette région, le Premier ministre, Hichem Mechichi, a décidé également de limoger le chef de la police municipale. Ce dernier a été placé en garde à vue dans le cadre de l'enquête ouverte pour "homicide volontaire", a indiqué mercredi à l'AFP le porte-parole du tribunal de Kasserine et substitut du procureur général, Riadh Nouioui.

Des internautes ont publié une copie de la décision de démolition, signée par le chef de la police municipale. "Il y en a beaucoup comme Abderrazek Khachnaoui qui vivent ici et risquent de mourir", a souligné Amri Zaouaoui, membre du conseil municipal. "Il faut que l'État trouve une solution de développement durable dans cette région, ainsi que des solutions pour le chômage et la marginalisation".

La ville de Sbeitla est connue pour un majestueux site archéologique antique et située à 30 km du chef lieu du gouvernorat de Kasserine, dans une région de l'intérieur tunisien marginalisé.

Les mouvements de protestation y sont récurrents pour réclamer travail et investissements, et le commerce informel, comme la vente de journaux ou de pain, permet à de nombreux jeunes de gagner de quoi aider leur famille.

La justice tunisienne a annoncé mercredi l'arrestation du chef de la police municipale à Sbeitla, à la suite des troubles provoqués par la mort d'un homme lors de la démolition d'un kiosque dans cette ville du centre-ouest défavorisé de la Tunisie.Au lendemain d'une journée marquée par des mouvements de colère, la situation était calme mardi à Sbeitla, où les forces de sécurité,...