
Malka Leifer, une Australienne soupçonnée d'avoir commis des abus sexuels sur des mineures, arrivant à une audience du tribunal de Jérusalem, le 27 février 2018. Photo d'archives AFP / AHMAD GHARABLI
La justice israélienne a autorisé lundi l'extradition de Malka Leifer, une Australienne soupçonnée d'avoir commis des abus sexuels sur des mineures dans son pays.
La justice israélienne avait conclu en mai que Mme Leifer, accusée de dizaines d'agressions contre des filles mineures, élèves d'une école juive orthodoxe qu'elle dirigeait à Melbourne il y a plusieurs années, était mentalement apte à subir son procès, ouvrant la voie à son extradition. En juillet, la Cour suprême avait rejeté l'appel de ses avocats contre cette décision, affirmant que la procédure judiciaire en cours était valable et renvoyant au tribunal du district de Jérusalem la décision de l'extrader. Or le tribunal de Jérusalem a jugé lundi que l'accusée, qui n'était pas présente mais a suivi l'audience par visioconférence, "peut être extradée vers l'Australie pour les crimes qui lui sont attribuées dans le cadre de la demande d'extradition".
Les avocats de Mme Leifer, qui détient également la nationalité israélienne, ont indiqué dans un communiqué qu'ils allaient interjeter appel auprès de la Cour suprême.
Selon le ministère de la Justice, l'ordre d'extradition ne pourra être signé par le ministre qu'une fois la procédure auprès de la Cour suprême terminée. La police israélienne pourra ensuite coopérer avec Interpol pour organiser le transfert. Toutefois, une fois l'ordre signé, la défense pourra encore faire appel contre cette signature, a indiqué à l'AFP une porte-parole du ministère de la Justice.
"Obstruction à la justice"
"Une victoire pour la justice, une victoire pour toutes les survivantes. Aujourd'hui nos cœurs sourient", a réagi sur Twitter Dassi Erlich, l'une des femmes accusant Mme Leifer d'agression sexuelle.
Selon la presse australienne, Mme Leifer est soupçonnée de 74 agressions contre des mineures.
Née en Israël, elle s'était enfuie d'Australie il y a 12 ans après le dépôt d'une plainte d'une ancienne élève contre elle. Selon des médias israéliens, elle vivait avec sa famille dans la colonie israélienne d'Immanuel, dans le nord de la Cisjordanie occupée.
"Aujourd'hui est un jour important pour l'Etat de droit, la coopération internationale et surtout pour les victimes des crimes de Malka Leifer", a salué le ministère israélien de la Justice, accusant l'ex-enseignante d'avoir "tout fait pour retarder les poursuites et éviter l'extradition".
Mme Leifer avait nié sa culpabilité lors de différentes audiences consacrées à son extradition devant des tribunaux israéliens, la première ayant eu lieu en 2014. En 2016, elle avait été déclarée inapte à être jugée et hospitalisée. Mais des policiers vêtus en civil l'avaient traquée et filmée en train de faire du shopping et de déposer un chèque à la banque pour ainsi prouver qu'elle simulait sa folie, afin d'éviter un procès. Ces nouvelles révélations avaient mené à son arrestation deux ans plus tard pour "obstruction à la justice" et favorisé de nouvelles démarches pour établir sa capacité à être jugée.
L'affaire avait suscité des tensions entre Israël et l'Australie, deux pays alliés, et la question de l'extradition avait été au centre de la visite du président israélien Reuven Rivlin en Australie en février.
La justice israélienne avait conclu en mai que Mme Leifer, accusée de dizaines d'agressions contre des filles mineures, élèves d'une école juive orthodoxe qu'elle dirigeait à Melbourne il y a plusieurs années, était...
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