Washington reste "éloigné" de Moscou sur un certain nombre de questions relatives à la reconduction d'ici à février de leur traité bilatéral de désarmement nucléaire, mettant mardi en exergue ses "importantes préoccupations" concernant l'arsenal russe non concerné par le texte.
"Nous sommes prêts à envisager une prolongation du (traité de désarmement) New START", a déclaré devant des journalistes à Vienne le négociateur américain Marshall Billingslea, au terme de deux jours de pourparlers. "Mais une telle prolongation n'aura lieu que si nous pouvons lever nos importantes préoccupations sur le renforcement des capacités totales de la Russie", a-t-il ajouté. Les États-Unis ont par ailleurs à nouveau réclamé le passage d'un traité bilatéral à un traité multilatéral incluant la Chine, accusée par la Maison blanche d'accumuler "un arsenal secret".
Le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov a participé aux discussions en Autriche et a confirmé mardi que les priorités des deux pays "différaient sensiblement pour le moment". "Nous avons l'impression que l'option d'une prolongation n'est pas fermée, mais que les États-Unis hésitent à dire oui", a dit M. Ryabkov, cité par la mission russe à Vienne.
Selon M. Billingslea, aucune date n'a été arrêtée pour un nouveau cycle de négociations entre les États-Unis et la Russie, qui ont repris leurs discussions le 23 juin et se rencontraient depuis pour la deuxième fois au niveau politique.
Le traité bilatéral New START, conclu en 2010, arrive à expiration en février. Il ne limite pas le nombre de toutes les ogives stockées et ne concerne pas toutes les armes nucléaires. Il maintient toutefois les arsenaux des deux pays bien en-deçà de leur niveau pendant la Guerre froide, limitant à 700 le nombre des lanceurs nucléaires stratégiques et à 1.550 celui des têtes nucléaires.
Des observateurs craignent un retrait américain, après que le président Donald Trump a déjà renié trois accords : celui sur le nucléaire iranien, le traité sur les missiles terrestres de moyenne portée et celui sur la vérification des mouvements militaires.
Washington et Moscou, qui détiennent toujours plus de 90% des armes nucléaires, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (Sipri), sont tenus au dialogue par l'Article VI du Traité de non prolifération signé en 1968.
Ce texte prévoit que "chacune des parties poursuive de bonne foi des négociations sur (...) le désarmement nucléaire général et complet sous un contrôle international strict et efficace."
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