Enquête pour "viol" après des accusations contre l'ex-adjoint à la maire de Paris

La justice française a annoncé mardi ouvrir une enquête pour "viol" afin d'examiner les accusations portées contre un ex-adjoint à la maire de Paris, Christophe Girard, par un homme affirmant avoir été victime d'une relation abusive avec lui quand il était mineur dans les années 90.

L'enquête, ouverte des chefs de "viol par personne ayant autorité", a été confiée à la brigade de protection des mineurs. "Les investigations (...) s'attacheront à déterminer avec exactitude si les faits dénoncés sont susceptibles de caractériser une infraction pénale et si, au vu de leur ancienneté, la prescription de l'action publique est acquise", a précisé le procureur Remy Heitz dans un communiqué du Parquet de Paris.

Dans le New York Times, Aniss Hmaïd, âgé de 46 ans, a affirmé avoir été entraîné par M. Girard dès l'âge de 15 ans, lorsqu'ils se sont rencontrés en Tunisie, dans une relation abusive de près de dix ans qui lui a laissé "des blessures psychologiques durables".

Delphine Meillet, l'avocate de M. Girard avait réagi en affirmant qu'il "conteste ces dénonciations et ces faits avec la plus grande fermeté", ajoutant qu'elle engagera des poursuites pour "dénonciation calomnieuse" contre cet article du quotidien américain. "Les faits dénoncés étant prescrits, la parole de l'accusateur, contre la parole de l'accusé, est laissée à l'appréciation du tribunal de l'opinion, où trop souvent une présomption de culpabilité en matière d'infractions sexuelles a pris le pas sur la présomption d'innocence", écrivait l'avocate.

M. Girard a démissionné de ses fonction d'adjoint à la Culture le 23 juillet sous la pression pour ses liens avec l'écrivain Gabriel Matzneff accusé de pédophilie, quelques semaines après la réélection de la maire socialiste Anne Hidalgo. Mardi il a annoncé à l'AFP son retrait temporaire du Conseil de Paris, où sa présence était vivement contestée depuis des semaines.

"Par souci de sérénité et du bon fonctionnement de la majorité au sein du Conseil de Paris, j'ai proposé à Anne Hidalgo (...) ma mise en retrait le temps de l'enquête préliminaire et pour mieux me défendre", a annoncé via son avocate celui qui reste élu au Conseil de Paris et au conseil municipal du XVIIIe arrondissement.