La présidence turque a défendu mardi le plus haut responsable religieux du pays, violemment critiqué par l'opposition qui l'accuse d'avoir insulté le fondateur de la République, Mustafa Kemal Atatürk, lors d'un sermon dans l'ex-basilique Sainte-Sophie reconvertie en mosquée.
"Il n'est pas question d'atteinte envers Atatürk dans le sermon de notre chef des affaires religieuses", a affirmé le porte-parole présidentiel turc Ibrahim Kalin, dans un entretien à la chaîne CNN Turk. "Nous ne pouvons admettre une insulte envers Mustafa Kemal Atatürk qui nous a offert la République", a-t-il ajouté.
Ali Erbas, chef de la Direction des Affaires religieuses (Diyanet), avait dirigé vendredi la première prière musulmane à Sainte-Sophie depuis sa reconversion en mosquée par le président Recep Tayyip Erdogan le 10 juillet. Lors de son sermon, il avait paru s'en prendre à Atatürk, qui avait transformé Sainte-Sophie en musée en 1934, en affirmant que quiconque touchait à son statut de mosquée serait "brûlé" et "maudit". Ces déclarations avaient provoqué une pluie de condamnations dans un pays où la mémoire du fondateur de la République est quasi sacrée et où toute injure à son encontre peut conduire au tribunal. M. Erbas a démenti avoir visé Atatürk.
Le parti nationaliste Iyi a notamment porté plainte contre M. Erbas. Pour Ibrahim Kalin, les propos du dignitaire visaient ceux qui oseraient "exploiter Sainte-Sophie pour des intérêts personnels ou commerciaux dans l'avenir" et non pas Atatürk. Edifice emblématique d'Istanbul construit au VIe siècle, Sainte-Sophie a servi de basilique byzantine, puis de mosquée après la prise de la ville par les Ottomans en 1453, avant d'être transformée en musée Mustafa Kemal.
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