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Pékin met Paris en garde après les propos de Le Drian

Pékin met Paris en garde après les propos de Le Drian

Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, à l'Assemblée nationale, le 8 juillet 2020. AFP / Christophe ARCHAMBAULT

La Chine a adressé jeudi une mise en garde à la France au lendemain d'une intervention du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui a annoncé "des mesures" en réaction à la politique de Pékin envers Hong Kong.

"Les affaires de Hong Kong relèvent des affaires intérieures de la Chine et aucun pays n'a le droit de s'en mêler", a déclaré devant la presse un porte-parole de la diplomatie chinoise, Zhao Lijian. Pékin a imposé la semaine dernière une loi sur la sécurité nationale à Hong Kong, qui vise à réprimer la subversion, la sécession, le terrorisme et la collusion avec les forces étrangères, en réponse à la contestation lancée l'an dernier contre le pouvoir central dans l'ex-colonie britannique.

Elle constitue le changement le plus radical pour Hong Kong depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni à la Chine en 1997. Les militants pro-démocratie redoutent une érosion sans précédent des libertés et de l'autonomie dans le territoire.

Devant la Commission des Affaires étrangères du Sénat, Jean-Yves Le Drian avait déclaré mercredi que la France n'allait pas rester inactive sur la question hongkongaise. "Nous envisageons des mesures que je serai amené à diffuser le moment venu", avait-il ajouté, soulignant vouloir le faire en "coordination" avec d'autres pays européens. "Il y a vraiment une rupture par rapport à la loi fondamentale de 1997, par rapport au principe +un pays, deux systèmes+ (...) donc on ne va pas rester comme cela", avait insisté le ministre.

En réponse, le porte-parole chinois a dit espérer que "certains pays" feraient preuve "de prudence en paroles comme en actions" et agiraient "de façon plus positive pour la stabilité de Hong Kong". Lors d'un point de presse commun jeudi à la mi-journée à Paris au Quai d'Orsay avec son homologue espagnole Arancha Gonzalez, Jean-Yves Le Drian a réitéré ses propos : "Cette loi sur la sécurité est un acte très grave qui remet en cause de notre point de vue la Loi fondamentale de 1997 qui validait la forme d'autonomie de Hong Kong sous la référence 'un pays deux systèmes'". "A partir du moment où il y a cette remise en cause des fondamentaux de justice, nous considérons que ces principes là sont aussi remis en cause", a-t-il poursuivi, ajoutant : "Par ailleurs, nos propres ressortissants peuvent eux même être victimes de ces nouvelles dispositions". "Nous aurons l'occasion de reparler de cette question au sein de l'UE lundi" lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne à Bruxelles, a encore souligné le ministre français.

De son côté, Arancha Gonzalez a estimé jeudi lors du point de presse que "les règles du jeu, c'est un pays deux systèmes". "Il nous paraît important que ce système soit préservé dans ces conditions et dans sa mise en oeuvre au quotidien", a-t-elle ajouté. L'Union européenne est restée pour l'heure très mesurée sur ce dossier, à la différence des Etats-Unis et du Royaume-Uni. Elle a appelé la Chine "à éviter toute action qui saperait l'autonomie de Hong Kong" mais n'a fait état d'aucune mesure de riposte.

Les Etats-Unis ont en revanche menacé Pékin de nouvelles représailles après avoir déjà révoqué en mai le statut commercial préférentiel de Hong Kong. Londres a pour sa part décidé de faciliter l'accès à la citoyenneté britannique aux Hongkongais, une annonce qualifiée "d'ingérence grossière" par Pékin. L'Australie a de son côté annoncé jeudi la suspension de son accord d'extradition avec Hong Kong et l'extension des visas au profit des Hongkongais.

La Chine a adressé jeudi une mise en garde à la France au lendemain d'une intervention du ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui a annoncé "des mesures" en réaction à la politique de Pékin envers Hong Kong.
"Les affaires de Hong Kong relèvent des affaires intérieures de la Chine et aucun pays n'a le droit de s'en mêler", a déclaré devant la presse un porte-parole...