"Cri de détresse" des hôpitaux privés de la Békaa avant d'arrêter l'accueil des patients

Les propriétaires des hôpitaux privés de la Békaa ont lancé mardi "un dernier cri de détresse", avant de devoir arrêter d'accueillir des patients pour les cas d'urgence, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

Le président du Conseil d'administration de l'hôpital libano-français à Zahlé, Salim Assi, a convoqué les propriétaires des hôpitaux privés de la région à une réunion au cours de laquelle il a évoqué les charges et les coûts financiers relatifs aux médicaments, à la nourriture, à l'entretien et à l'équipement médical "qui se sont envolés". Selon lui, cette hausse de prix a "atteint 200%".

M. Assi a réclamé un ajustement des tarifs des compagnies d'assurance, qui diffèrent entre la Békaa et Beyrouth. "La douleur est très grande. Chaque patient qui est hospitalisé aux frais des organismes officiels coûte à l'hôpital 60% de plus que la facture officielle". Il a ainsi indiqué que les hôpitaux (de la Békaa) "ont pris la décision de ne plus recevoir de patients", précisant que "cette décision sera confirmée après coordination avec le syndicat des hôpitaux".

Rita Khoury, propriétaire de l'hôpital Khoury, a pour sa part souligné que "la crise hospitalière affecte tous les hôpitaux du Liban. C'est une crise sans précédent qui nécessite un traitement non conventionnel".

Dans une interview accordée à L'Orient-Le Jour il y a une semaine, la directrice générale de l’Hôtel-Dieu de France, Martine Orio, avait prévenu que l’accès aux soins est en danger, au moment où le Liban traverse une crise économique sans précédent et doit faire face à la pandémie du coronavirus.