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Le dirigeant historique Nazarbaïev contaminé par le coronavirus

Le dirigeant historique Nazarbaïev contaminé par le coronavirus

Le dirigeant du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev. AFP / EMMANUEL DUNAND

Le dirigeant du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, qui a récemment cédé la présidence à un fidèle mais conserve toute son influence, a été contaminé par le coronavirus, a annoncé jeudi son site officiel.

L'état de santé de M. Nazarbaïev, 79 ans, qui a marqué de son empreinte son pays depuis l'époque soviétique, est suivi de près par les Kazakhs, tant son décès ou son incapacité à assurer ses fonctions auraient un impact important sur l'avenir politique du Kazakhstan. "Malheureusement, le dernier dépistage du coronavirus chez Elbassy (Chef de la Nation en kazakh, ndlr) était positif, mais il n'y a pas de motif d'inquiétude", selon un communiqué publié sur son site internet. Il "continue de travailler à distance", poursuit le texte, précisant que le dirigeant était "en auto-isolement", semblant donc indiquer que l'ex-président n'est pas hospitalisé.

Les personnes âgées sont parmi les populations les plus à risque face à la maladie du Covid-19.

Faux départ du pouvoir
M. Nazarbaïev qui fête le mois prochain ses 80 ans a cédé l'an passé la présidence à Kassym-Jomart Tokaïev, mais il a conservé une influence et des prérogatives considérables avec son statut constitutionnel de "Chef de la Nation", de "Premier président du Kazakhstan", de président du parti au pouvoir Nour-Otan et de chef du Conseil de sécurité nationale.

Le Kazakhstan, pays d'Asie centrale de 18 millions d'habitants grand comme cinq fois la France, était déjà dirigé en 1989 par M. Nazarbaïev à l'époque de l'Union soviétique. Il en a conservé la tête après la chute de l'URSS en 1991. Un culte de sa personnalité a aussi été instauré, dont l'exemple le plus marquant a été le changement de nom de la capitale Astana en Nur-Sultan, son prénom, juste après son départ de la présidence. Nombre d'institutions et d'avenues portent aussi son nom.

Deuxième confinement ? 
Plusieurs hauts responsables kazakhs ont été contaminés par le coronavirus, notamment le porte-parole du président Tokaïev, le ministre de la Santé et le président de la chambre basse du parlement, qui a récemment été vu avec Noursoultan Nazarbaïev. Dans ses rencontres officielles des dernières semaines, M. Nazarbaïev ne portait pas de masque, contrairement à M. Tokaïev.

Le Kazakhstan avait imposé un confinement très strict au début du printemps pour enrayer l'épidémie, qui a été allégé depuis. Mais les chiffres des nouvelles infections sont repartis à la hausse récemment, si bien que le gouvernement a ordonné la fermeture le weekend à venir des centres commerciaux et parcs publics dans les grandes villes. Des responsables ont aussi indiqué qu'un second confinement pouvait être imposé, si nécessaire.

Les autorités kazakhes dénombrent 15.877 cas et 100 morts depuis le début de l'épidémie.

Le Kazakhstan, pays riche en hydrocarbures et en minerais, est régulièrement accusé par les ONG de juguler toute forme d'expression libre, qu'il s'agisse des droits de l'opposition, de la presse ou de la liberté de rassemblements. Les manifestations de l'opposition sont fréquemment réprimées, et nombre de détracteurs de M. Nazarbaïev ont été emprisonnés ou exilés depuis l'indépendance. Plusieurs critiques du système politique ont aussi été assassinés ou sont morts dans des suicides aux circonstances troubles. Des accusations de népotisme ont par ailleurs pesé sur l'image du "Chef de la Nation".

Sa fille, Dariga Nazarbaïeva, a cependant été écartée début mai de la présidence du Sénat, alors que nombre d'observateurs voyait en elle une prochaine dirigeante du Kazakhstan. Elle était en conflit avec le président Tokaïev.

Notamment grâce à la manne pétrolière, le Kazakhstan a su bâtir de bonnes relations aussi bien avec les pays occidentaux, les Etats-Unis en particulier et la Russie, avec laquelle il est dans une union économique.  Le pays possède également de bons rapports avec la Chine voisine, malgré des tensions sociales croissantes du fait de l'influence économique grandissante de Pékin et de son traitement des minorités musulmanes kazakhes et ouïghours. Le Kazakhstan fait aussi figure de havre de stabilité et de prospérité, en comparaison avec ses voisins d'Asie centrale.

Le dirigeant du Kazakhstan, Noursoultan Nazarbaïev, qui a récemment cédé la présidence à un fidèle mais conserve toute son influence, a été contaminé par le coronavirus, a annoncé jeudi son site officiel.
L'état de santé de M. Nazarbaïev, 79 ans, qui a marqué de son empreinte son pays depuis l'époque soviétique, est suivi de près par les Kazakhs, tant son décès ou son...